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Les Psaumes

 

David
     

chronique du 3 octobre 2014

 

Il n’y a pas de Dieu! Psaume 14 (13)

Les fous se disent :
« Il n’y a pas de Dieu! »
Corrompus, ils ont commis des horreurs;
Aucun n’agit bien.

Des cieux, le Seigneur s’est penché
Vers les hommes,
Pour voir s’il en est un d’intelligent
Qui cherche Dieu.

Tous dévoyés, ils sont unis dans le vice;
Aucun n’agit bien,
Pas même un seul.

Sont-ils ignorants tous ces malfaisants,
Qui mangeaient mon peuple, en mangeant leur pain,
Et n’invoquaient pas le Seigneur!
Et voilà qu’ils se sont mis à trembler,
Car Dieu était dans le camp des justes.
Vous bafouez les espoirs du malheureux,
Mais le Seigneur est son refuge.

Qui donne, depuis Sion, la victoire à Israël?
Quand le Seigneur ramène les captifs de son peuple,

Jacob exulte, Israël est dans la joie.

Traduction officielle liturgique

En quête de Dieu

     Le psalmiste fulmine. Et Dieu avec lui. Du haut de son ciel, le Très-Haut regarde la terre. Parmi les hommes qui l’habitent, il n’en trouve pas un qui ait de l’allure. Pas besoin de commission d’enquête, c’est évident : le vice est répandu partout. Tout n’est que corruption, horreur, actes mauvais : « Aucun n’agit bien, pas même un seul. » Le pire : on commet des injustices sur le dos du peuple de Dieu. On bafoue les projets du malheureux, ses espoirs.

     On imagine Dieu occupé ailleurs. Pire encore, on nie son existence : « Il n’y a pas de Dieu! » Et, par conséquent, on ne l’invoque pas. Des fous ces  païens, ces impies, clame le psalmiste sur un ton digne des harangues des prophètes.

     Mais les choses n’en resteront pas là. Le paysage gris, ce temps maussade cèdera la place au soleil. « Qui donne, depuis Sion, la victoire à Israël? » Dieu interviendra. Il fera trembler l’impie. Le pauvre trouvera refuge auprès de Dieu. Jacob chantera de nouveau. Israël dansera de joie.

     Quelques milliers d’année plus tard, le psaume demeure d’une brûlante actualité. De nos jours l’éthique est bien malmenée un peu partout. Qu’on pense, entre autres, à la corruption dans le monde des affaires, au  terrorisme en divers endroits de la planète, à l’injustice pratiquée sur le dos des petits, à la malhonnêteté dans les milieux politiques. La liste pourrait s’allonger…

     Derrière ces méfaits, le psaume avance une cause. Pour le psalmiste, la perte du sens de Dieu est la cause profonde de ce délabrement. On ne cherche plus Dieu. Dieu n’est plus la sagesse qui guide les pas des êtres humains. Saint Paul, dans sa lettre aux Romains, va dans ce sens quand il cite notre psaume : « Tous, Juifs comme Grecs, sont sous l’emprise du péché. Comme il est écrit : Il n’y a pas de juste, pas même un seul. Il n’y a pas d’homme sensé, pas un qui cherche Dieu. Ils sont tous dévoyés, ensemble pervertis, pas un qui fasse le bien, pas même un seul. (3, 9-12) » La désobéissance est universelle. Mais la situation n’est pas désespérée. Les derniers versets du psaume l’affirment :

Vous bafouez les espoirs du malheureux,
Mais le Seigneur est son refuge.

Qui donne, depuis Sion, la victoire à Israël?
Quand le Seigneur ramène les captifs de son peuple,
Jacob exulte, Israël est dans la joie.

     L’Apôtre est du même avis : « Tous ont péché, sont privés de la gloire de Dieu, mais sont gratuitement justifiés par sa grâce, en vertu de la délivrance accomplie en Jésus Christ. » (Romains 3,24)

     Le psaume 14 (13) peut sembler être un appel à la démobilisation. Avec saint Paul, il nous est offert comme une invitation à la confiance et à l’espérance. Une invitation à nous mettre résolument en quête de Dieu.

Denis Gagnon

Article précédent :
Je te cherche dès l’aube : Psaume 63 (62)