Mon Dieu, je t’exalterai : Psaume 145 (144)

Initiale E – psaume 145
Psautier de Saint Albans, vers 1130, Dombibliothek Hildesheim
Image © Hildesheim, St Godehard

Mon Dieu, mon roi, je t’exalterai
Et je bénirai ton nom à tout jamais.
Tous les jours je te bénirai
Et je louerai ton nom à tout jamais.
Le Seigneur est grand, comblé de louanges;
Sa grandeur est insondable.

D’une génération à l’autre on vantera tes œuvres,
On proclamera tes prouesses.
Je répéterai le récit de tes miracles,
La gloire éclatante de ta splendeur.
On dira la puissance de tes prodiges
Et je raconterai tes hauts faits.
On célébrera le souvenir de tes immenses bienfaits,
On acclamera ta justice.

Le Seigneur est bienveillant et miséricordieux,
Lent à la colère et d’une grande fidélité.
Le Seigneur est bon pour tous,
Plein de tendresse pour toutes ses œuvres.
Toutes ensemble, tes œuvres te loueront, Seigneur,
Et tes fidèles te béniront.
Ils diront la gloire de ton règne
Et parleront de ta prouesse,
En révélant aux hommes tes prouesses
Et la gloire éclatante de ton règne.

Ton règne est un règne de tous les temps,
Et ton empire dure à travers tous les âges.
          (Dieu est véridique,
          Fidèle en tous ses actes.)

Le Seigneur est l’appui de tous ceux qui tombent,
Il redresse tous ceux qui fléchissent.
Les yeux sur toi, ils espèrent tous,
Et tu leur donnes la nourriture en temps voulu;
Tu ouvres ta main
Et tu rassasies tous les vivants que tu aimes.

Le Seigneur est juste en toutes ses voies,
Fidèle en tous ses actes.
Le Seigneur est proche de tous ceux qui l’invoquent,
De tous ceux qui l’invoquent vraiment.
Il fait la volonté de ceux qui le craignent,
Il écoute leurs cris et les sauve.
Le Seigneur garde tous ses amis,
Mais il supprimera tous les infidèles.
Ma bouche dira la louange du Seigneur,
Et toute chair bénira son saint nom,
À tout jamais!

Traduction officielle liturgique

En mémoire de l’alliance pascale

     Tout en louange et reconnaissance, le psaume 145 suggère de chanter Dieu pour ses œuvres dans la création. Il nous invite particulièrement  à honorer le créateur et père de Jésus Christ pour la Pâque du Seigneur, l’œuvre de Dieu au sommet de l’histoire de l’humanité.

     Le psaume 145 est une confession toute en louange. Plus précisément, elle est une profession de foi. Dieu est présenté comme un roi dès le premier verset. Le cœur du poème, les versets 11, 12 et 13, chante la gloire du règne du Seigneur et sa prouesse. Le psalmiste insiste en répétant presque mot pour mot pour finir par reconnaître que ce règne est éternel, « un règne de tous les temps », un empire « à travers tous les âges ».

     Le vocabulaire des alliances entre Dieu et les siens est mis en évidence. Le Seigneur apparaît dans toute sa bienveillance. Sa miséricorde est sans mesure. Lent à la colère, il manifeste une grande fidélité. Bref, « le Seigneur est bon pour tous, plein de tendresse pour toutes ses œuvres » (v. 9).

     Personne n’est mis à l’écart de la grande bonté de Dieu. « Plein de tendresse », le Seigneur est particulièrement proche des petits et des malheureux, « tous ceux qui tombent», « tous ceux qui fléchissent », « ceux qui espèrent », «tous ceux qui l’invoquent vraiment », « ceux qui le craignent », « tous ses amis ». La générosité de l’amour de Dieu semble inclure toute l’humanité. Sauf peut-être les infidèles qu’on frôle en passant à la fin du psaume.

     La signature de l’alliance suppose l’engagement des fidèles. À ceux-ci, il est demandé de confesser le Seigneur devant toute l’humanité. Ils béniront, ils diront la gloire de son règne, ils parleront de ses prouesses et révéleront sa gloire. Les œuvres de Dieu elles-mêmes, ses miracles, ses prodiges partageront la louange des fidèles. La création tout entière est appelée à chanter la gloire du règne de Dieu.

     Au sommet des œuvres de Dieu, celle qui appelle le plus notre louange : la résurrection du Christ d’entre les morts. Là, le Seigneur réalise l’alliance nouvelle jusque dans sa chair, pour le salut du monde. Il est à la fois le don de Dieu et le don de l’humanité. Il récapitule en lui le ciel et la terre.

« Ma bouche dira la louange du Seigneur,
Et toute chair bénira son saint nom,
À tout jamais! » (v. 21)