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Les Psaumes

 

David
     

chronique du 16 octobre 2015

 

Glorifie le Seigneur, Jérusalem : Psaume 147B (147)

Psaume 147

Initiale L – psaume 147
Psautier de Saint Albans, vers 1130, Dombibliothek Hildesheim
Image © Hildesheim, St Godehard

Glorifie le Seigneur, Jérusalem!
Célèbre ton Dieu, ô Sion!

Il a consolidé les barres de tes portes,
Dans tes murs il a béni tes enfants;
Il fait régner la paix à tes frontières,
Et d’un pain de froment te rassasie.

Il envoie sa parole sur la terre :
Rapide, son verbe la parcourt.
Il étale une toison de neige,
Il sème une poussière de givre.

Il jette à poignées des glaçons;
Devant ce froid, qui pourrait tenir?
Il envoie sa parole : survient le dégel;
Il répand son souffle : les eaux coulent.

Il révèle sa parole à Jacob,
Ses volontés et ses lois à Israël.
Pas un peuple qu’il ait ainsi traité;
Nul autre n’a connu ses volontés.

Chant de joie!

     Quelques psaumes avant le psaume 147, le psalmiste suppliait Dieu de réunir les siens dispersés au milieu des autres nations : « Sauve-nous, Seigneur notre Dieu, rassemble-nous du milieu des païens, que nous rendions grâce à  ton saint nom, fiers de chanter ta louange! » (Psaume 105,47) Le psaume que nous commentons aujourd’hui laisse entendre que la prière a été exaucée. La réunification du peuple de Dieu semble réalisée : c’est Jérusalem, c’est Sion. Qu’éclate la louange du peuple!

     De quelles grâces, Jérusalem a-t-elle été gratifiée? Ses portes sont fortifiées (voir Néhémie 3) par la bonté de Dieu; la ville n’a plus à craindre ses ennemis. Dieu fait régner la paix à ses frontières; elle peut donc vivre dans la sérénité et la tranquillité, sans redouter la guerre. Le blé ne manque pas et sa table est richement garnie. Ainsi, les enfants de Jérusalem sont-ils comblés des bénédictions de Dieu.

J’instituerai pour toi, en guise d’inspection, la Paix, en guise de dictature, la Justice. Désormais ne se feront plus entendre ni la violence, dans ton pays, ni, dans tes frontières, les dégâts et les brisements. Tu appelleras tes murailles « Salut », et tes portes « Louange ». (Isaïe 60,17-18)

     Dieu, tout puissant, exerce sa force en faveur de son peuple. Il agit dans la création. Il va même jusqu’à susciter la neige, le gel et le froid dans des régions sans hiver comme la Palestine. Ce qu’il réalise comme créateur de l’univers, il le déploie avec la même puissance en communiquant sa Parole au sein de l’histoire d’Israël. Rapide et efficace, la Parole de Dieu rejoint les enfants de Jacob/Israël pour leur apprendre les préceptes et les coutumes qui deviendront leur sagesse et leur intelligence.

Voyez, disait Moïse, je vous apprends les lois et les coutumes, comme le Seigneur me l’a ordonné, pour que vous les mettiez en pratique quand vous serez dans le pays où vous allez entrer pour en prendre possession; vous les garderez, vous les mettrez en pratique : c’est ce qui vous rendra sages et intelligents aux yeux des peuples  qui entendront  toutes ces lois; ils diront : « Cette grande nation ne peut être qu’un peuple sage et intelligent! » (Deutéronome 4,5-6)

     Jérusalem est privilégiée. Dieu la comble de ses faveurs. « Pas un peuple qu’il ait ainsi traité; nul autre n’a connu ses volontés. » (Psaume 147, 20) Si comblé que soit le peuple de Dieu, les autres peuples ne sont pas pour autant abandonnés. Les bienfaits que Dieu réalise dans la nature sont à la portée des païens autant qu’ils servent Israël. La pluie et la neige fécondent la terre pour le bien de tous. Jésus ne disait-il pas du Père : « Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes. » (Matthieu 5,45)

     Comment reconnaissons-nous le Christ dans ce psaume? Et les chrétiens, les chrétiennes, comment le prient-ils? Dieu « envoie sa parole sur la terre » (v. 15). « Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire. » (Jean 1,14) Le Christ soutient l’Église dans sa longue marche vers le Royaume. Dans sa mort et sa résurrection, il comble de bénédictions les enfants de Dieu. À Pâques, il donne la paix et la fait régner sur la terre. Dans l’eucharistie, il rassasie ses disciples d’un pain de froment. Il inaugure la nouvelle Jérusalem.

     Israël et l’Église sont invités à glorifier Dieu et à le célébrer par ce chant de fête. Chant de joie!

Denis Gagnon

Article précédent :
Le Seigneur entend le cri de ma prière : Psaume 114-115 (116)