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Récitatif biblique

 

récitatif
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chronique du 22 février 2013
 

Ce n’est pas de pain seul que vivra l’être humain

Ce n’est pas de pain seul que vivra l’être humain,
mais de toute parole sortant de la bouche de Dieu. (Matthieu 4, 4)

Ce verset fondateur de l’ACRB (Association canadienne du récitatif biblique) est très significatif pour moi et encore plus depuis que je fais partie de la communauté récitative, soit depuis février 2006 où une amie m’a invitée à participer à une fin de semaine de Récitatif biblique donnée à Sherbrooke par Louise Bisson, pionnière des récitatifs au Québec. J’étais loin de me douter à ce moment-là de l’impact que cette fin de semaine aurait sur le reste de ma vie… et ce n’est pas fini! Je vous raconte.

     Je savais ce qu’était un récitatif biblique car j’avais déjà vu des gens proclamer par le biais de cette «méthode». Je trouvais cela très beau mais j’ignorais à ce moment que ce que je voyais, n’était que l’aspect extérieur du récitatif. Par contre, cela m’avait séduit et c’est sans hésitation que j’ai répondu positivement à l’invitation de mon amie. Le récitatif proposé était « La guérison de l’aveugle Bartimée » tiré de l’évangile de Mc 10, 46-52.

     Étant une personne « cérébrale », je m’efforçais de retenir les mots, la mélodie et les gestes. Puis petit à petit, je me suis rendue compte que ce n’était pas le plus important. Ce n’était qu’un aspect du récitatif et l’important était que cette Parole ne devait pas rester au niveau de ma tête mais faire son chemin à travers tout mon être. C’est pour cela que la fin de semaine n’était pas uniquement consacrée à apprendre un récit par cœur mais sollicitait la tête, le corps et le cœur. Il y avait également des vitamines bibliques et des exercices d’intégration. C’était différent de tout ce que j’avais expérimenté auparavant. J’avais le goût de poursuivre mon apprentissage car j’étais persuadée que je venais de découvrir l’outil de croissance spirituelle que je cherchais depuis de nombreuses années… et ce n’était que le début.

     Depuis, j’ai suivi de nombreuses sessions. J’aimerais vous partager quelques-unes des Paroles qui ont eu un impact dans ma vie et font de moi une personne plus « vivante » plus authentique et bien avec moi-même.

«… Or moi au milieu de vous Je suis comme celui qui sert. » Luc 22, 27

     Ce « je suis » de Jésus m’a fait redécouvrir mon identité première, mon vrai moi. Petit à petit, ce « je suis » m’a fait comprendre qu’en faisant tout pour plaire aux autres, pour gagner leur amour, je m’oubliais et je m’éloignais de mon moi profond, je ne me respectais pas, je me perdais.

La femme répondit au serpent : « Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin mais du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : « Vous n’en mangerez pas et vous n’y toucherez pas afin de ne pas mourir. » (Gn 3,2-3)

     Ce texte m’a fait comprendre que dans mes relations avec les autres, si je ne vois que ce qui me manque au lieu de tout ce que j’en retire, la relation va mourir.

En la voyant, Jésus lui adressa la parole et lui dit : « Femme te voilà libérée de ton infirmité ». Il lui imposa les mains : aussitôt elle redevint droite et se mit à rendre gloire à Dieu. (La femme courbée : Luc 13,12)

     Dans l’apprentissage de ce récitatif, j’ai compris que j’écrasais sous le poids des responsabilités que je m’imposais et que celles-ci seraient beaucoup plus légères si je faisais confiance aux autres et les partageaient avec eux. Ça ne se fait pas du jour au lendemain, mais petit à petit j’y arrive et le fardeau est plus léger.

Jésus répondit et lui dit : « Quiconque boit de cette eau aura encore soif, mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif : l’eau que je lui donnerai deviendra en lui source d’eau qui jaillit en vie sans fin. » (Jn 4,13-14)

     Ces deux versets tirés de la Samaritaine parlent d’eux-mêmes. Quand je vis des passages plus arides, je reviens à cette source d’eau vive à laquelle Jésus m’invite pour m’y abreuver et avec Lui tout me paraît plus facile.

     Ces découvertes ont été très libératrices pour moi. Elles ne se sont pas faites du jour au lendemain bien sûr et surtout ne sont pas terminées. J’ai dû accepter également de me laisser toucher par ces Paroles, de me laisser vivre mes émotions, de cesser de vouloir tout comprendre, de mettre mes « méninges au neutre » et d’ouvrir mon cœur. Ces efforts ont été récompensés. Je continue à me laisser pétrir par la Parole qui me fait vivre. J’ai arrêté de chercher « quelque chose » pour grandir car j’ai trouvé « Quelqu’un » et comme l’amoureuse du Cantique des Cantiques, je termine en disant « À peine les avais-je dépassés que j’ai trouvé celui que mon cœur aime, je l’ai trouvé et ne le lâcherai pas… » (Ct 3,4)

Mireille Desroches Beauchemin

 

Article précédent :
Découverte de l’approche canadienne du récitatif biblique dans une paroisse de Strasbourg