« Qu’ils soient un, comme nous-mêmes. »
Jean 17, 11

Le chapitre 17 de l’Évangile de Jean est communément appelé « la prière sacerdotale ». Jean Calvin a mis de l’avant les trois offices du Christ : roi, prophète et sacrificateur. Au chapitre 17, Jean nous montre Jésus en train d’intercéder pour ses disciples, ce qui est une des fonctions fondamentales du sacrificateur. Certes la prière d’intercession classique était de plaider le pardon et la faveur de Dieu sur le peuple, mais ici, la prière est déroutante. Il ne s’agit plus d’une prière d’apaisement ou de réconciliation, on passe à une nouvelle dimension. Pour le dire autrement, le sacrificateur n’intercède plus pour réparer une faute en demandant une grâce mais intercède cette fois ci pour un changement. Bien plus qu’un changement de caractère, il est question ici d’un changement d’identité.

L’unité fait directement référence à la prière du Deutéronome : « ÉCOUTE, Israël ! Le SEIGNEUR notre Dieu est le SEIGNEUR UN. »  (Dt 6,4 TOB) Ce qui distinguait le peuple d’Israël des autres peuples (les nations) a été pendant des centaines d’années son monothéisme. Mais cette déclaration ne proclame pas seulement l’unicité du SEIGNEUR mais aussi son unité (il est UN). De plus, lors de la création, l’union de l’homme et de la femme ont fait d’eux UN, c’est à dire une seule chair (Gn 2,24). Le mariage est donc plus qu’une union, c’est un changement majeur qui fait de deux personnes UN.

Dans la prière d’unité de Jean 17, Jésus prie en faveur d’une unité parfaite, à l’image de celle qui existe entre le Père et le Fils. Ce UN qui est la prière du Christ pour ses disciples parle d’une nouvelle relation qui doit dorénavant exister chez les disciples, un lien divin.

Qu’en est-il aujourd’hui ? En méditant sur cette prière sacerdotale, nous ne pouvons que nous aussi prier en faveur de l’unité des disciples du Christ. Non seulement en priant pour les autres, mais aussi pour nous-mêmes comme Paul l’apôtre le demande aux fidèles de Corinthe : « Je vous en prie, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus Christ, ayez tous même langage ; qu'il n'y ait point parmi vous de divisions ; soyez étroitement unis dans le même esprit et dans la même pensée. » (1 Co 1,10 FBJ)