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Archéologie
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LES PHILISTINS (4/7)

 

La céramique philistine

Sans doute à cause du matériau (peau ou papyrus) utilisé pour l'écriture, très peu d'inscriptions ont survécu aux différents niveaux d'occupation de la Palestine. Une étude minutieuse de la céramique serait -- on l'a vite compris -- utile et même déterminante pour dater les couches archéologiques et identifier les diverses cultures. Cette étude a donc occupé une place de choix dès les débuts de la recherche dans le domaine.

      Casser de la vaisselle, ce n'est pas d'hier! En Palestine, la céramique est omniprésente et en quantité étonnante. Les techniques de sa fabrication, les formes variées des vases produits et surtout la grande diversité des décorations incisées ou peintes sont autant de témoins non équivoques de la culture qui les a créées et perpétuées. Ces remarques sont toujours d'actualité: pensons seulement à la porcelaine produite en Angleterre, en Allemagne ou en Chine!

Un héritage grec

     Vers 1200 av. J.-C., et pour une période d'un siècle et demi environ, une céramique très particulière apparaît soudain en Palestine. Actuellement plus de 60 sites en ont conservé des vestiges, lesquels se trouvent surtout dans l'ancien territoire philistin, la côte sud du pays. Les techniques de fabrication, les formes des vases et, bien sûr, la décoration riche et très développée révèlent clairement son lieu d'origine: c'est en Grèce (Mycènes), en Crète, et même à Chypre que cette culture a pris naissance et s'est développée. Des influences locales égyptiennes et surtout cananéennes ont parfois modifié tel ou tel détail, mais le noyau dur de cette industrie vient d'ailleurs, soit de l'ancienne Grèce.

Un bestiaire

vase

Figure 1

décorations

Figure 2

 

     Or, dans ce monde culturel, la céramique peinte est beaucoup plus utilisée qu'en Syrie-Palestine. Sur un fond blanc, on trace en rouge et en noir deux types fondamentaux de motifs décoratifs. Le premier type s'inspire du règne animal, l'image humaine en étant à peu près absente. Un animal domine nettement: le canard, presque toujours représenté accroupi, la tête tournée vers l'arrière, dans sa constante préoccupation de bien lisser les plumes de son dos (fig. 1). On trouve aussi, dans le premier type, le poisson arqué, qui pourrait être un dauphin en plein saut hors de l'onde (fig. 2). Ce sont là deux motifs bien connus, dans des formes presque identiques, de la céramique mycénienne (Grèce) du XIIIe siècle av. J.-C.

Des formes

vase

Figure 3

     Le deuxième type de décoration est de nature géométrique: torsades, volutes, damiers, triangles, cercles, etc. (fig. 3). Les nombreuses figures représentées ont toutes leurs correspondantes sur cette même céramique mycénienne.

     Ainsi se trouve confirmée, depuis fort longtemps, la présence de cette industrie de la céramique. On la considère comme la signature même d'un groupe issu du monde de la Mer Égée et répandu dans le sud de la Palestine. Ce groupe imposera sa domination pendant toute la période de l'installation des Israélites, dans les régions montagneuses de Canaan (XIIe-XIe siècles). La céramique des premiers « colons » israélites est totalement différente de celle des Philistins; la céramique locale, celle des Cananéens, en est l'unique source d'inspiration.

Guy Couturier, CSC

Source: Parabole xviii/4 (1996) 16.

 

Suite de la série :
Les Philistins et leurs dieux

Article précédent :
Chorozaïne, jumelle maudite!

 

 

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