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Archéologie
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chronique du 16 février 2001
 

Un gardien de prison

Bon nombre d'anciens israélites nous ont laissé leur signature. En voici une qui ne manquera pas de vous surprendre, ou de vous émouvoir!

Sceau dans sa bague

figure 1 : Sceau dans sa bague

     À cette époque, les signataires utilisent un sceau taillé dans du calcaire dur ou dans une pierre semi-précieuse comme la cornaline. Ils l'enchâssent dans une bague ou l'enfilent dans une chaîne à porter au cou. On comprend que ces propriétaires ne veuillent jamais quitter le précieux objet!

Bulle

figure 2a : Bulle et empreintes de sceau

     Les archéologues ont découvert des centaines de ces signatures. Le plus souvent, ce sont les sceaux eux-mêmes qui sont retrouvés (fig. 1). Parfois, leurs seules empreintes ont survécu. Les sceaux ont été imprimés à la surface de vases d'argile. On les retrouve aussi sur des boulettes de glaise (bulles) servant à retenir les attaches de certains documents (fig. 2a). D'où les traces de ficelles qu'on observe alors sur ces bulles (fig. 2b) qu'on devine fragiles; c'est fort étonnant qu'on en retrouve encore quelques-unes.

Dos d'une bulle

figure 2b : Dos d'une bulle avec marques de ficelles

     Généralement, les sceaux ne comportent que le nom du propriétaire suivi de celui de son père (l'équivalent de nos noms de famille). Ces sceaux personnels sont les témoins non équivoques de la notoriété de leurs détenteurs. À la suite de son nom, le propriétaire indique parfois sa fonction: « ministre », « maire de ville », « scribe », etc.

Une signature et une fonction

     Voilà dix ans, un chercheur israélien attira notre attention sur un cas unique. Un collectionneur de Jérusalem lui présente une bulle qui remonte sans doute au VIIIe siècle av. J.-C. On y lit clairement: « À Azaryahu, gardien de prison »! Ce savant a pu nous révéler l'existence de cette signature; il est regrettable qu'une photo n'ait pas été produite.

     Porté par de nombreux Israélites, le nom du personnage, Azaryahu, est bien connu dans l'Ancien Testament. Ce qui nous intéresse ici, on l'aura deviné, c'est sa fonction. On connaît le mot « gardien » (shocer). Masger, moins fréquent, est synonyme d'autres termes désignant cette déjà ancienne et nécessaire institution qu'est la prison. (Ps 142,8; Is 42,7, etc.). Le caractère particulier et même unique de notre bulle, c'est la mention de la fonction de gardien de prison - dont l'Ancien Testament ne parle pas. Vous me direz qu'un « maître de prison » entra en contact avec le patriarche Joseph, mais c'était là une institution égyptienne! (Gn 39,22-23; 40,3).

     L'absence d'autres signatures de geôliers semble tout à fait accidentelle. Certains Israélites, des hommes comme nous, ont bien pu mériter au moins un petit séjour en taule!

Guy Couturier, CSC
Professeur émérite, Université de Montréal

Source: Parabole xxii/3 (2000) 16.

Série d'articles précédents :
Les Philistins

 

 

 

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