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Archéologie
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chronique du 12 avril 2002

 

Achaz, roi de Juda

Tôt ou tard, une « première » arrive pour tout sujet de recherche! Les découvertes archéologiques nous ont révélé les signatures de centaines de personnages inconnus pour la plupart. En effet, rares sont ceux dont l'histoire officielle a gardé la mémoire. De ce petit nombre, certains livres de l'Ancien Testament conservent aussi les noms. Qu'ils soient des ministres ou autres fonctionnaires importants ne surprend personne. Quant aux signatures, elles sont faites à l'aide de sceaux et portées au doigt ou au cou. Nos chroniques ont déjà signalé quelques-unes des plus célèbres.

La bulle

     Ces dernières années, un collectionneur réussissait à acquérir plusieurs impressions de sceaux. Quelle surprise de lire en toute certitude, sur l'une d'elles, l'inscription suivante: « À Achaz, (fils de) Yehotam, roi de Juda! »

empreinte empreinte

Empreinte de la bulle

     L'empreinte du sceau apparaît sur une bulle (petite boule de glaise collée à des ficelles attachant un rouleau de papyrus). Les marques des fibres du papyrus et des ficelles sont encore bien visibles au dos de la bulle. L'écriture est très soignée, élégante même, selon le style de la deuxième moitié du VIIIe siècle av. J.-C. Des points (.), séparent les mots comme sur les longues inscriptions officielles et publiques. Le propriétaire doit donc être un personnage illustre.

Une grande « première »

Il s'agit, en effet, de l'empreinte du sceau personnel d'Achaz, roi de Juda, à Jérusalem, au temps d'Isaïe (2 R 15,38; 736-716 av. J.-C.). C'est à lui que le prophète annonce la naissance d'un prince héritier, Emmanuel, parfaite incarnation du roi que Yahweh désire tant pour son peuple (Is 7,14-16; voir aussi 9,1-6; 11,1-9). Une si haute espérance du prophète révèle, du même coup, la profonde déception créée par Achaz lui-même. Ne résume-t-on pas ainsi son règne: « Il ne fit pas ce qui est agréable à Yahweh, son Dieu, comme avait fait David, son ancêtre » (2 R 16,2).

     Fidèles lecteurs de Parabole, je vous déclare que nous tenons en main la première signature connue d'un roi du peuple de Dieu! Après des dizaines d'années de fouilles et la découverte de centaines d'impressions, nous voici en présence d'une première signature royale au sens strict. Non seulement nous avons sous les yeux la signature, mais peut-être même l'empreinte digitale du signataire sur le rebord gauche de la bulle: la glaise conserve intacte la marque d'un doigt (le pouce?) qui tenait en place la minuscule boule appliquée sur les ficelles retenant les papyrus enroulés.

     Quel dommage que le papyrus ait disparu! Notre imagination a libre cours pour en rétablir le contenu: un texte administratif? une lettre à un fonctionnaire? une question du roi angoissé à Isaïe? Car ce pauvre Achaz, jeune et sans grande autorité, vit sous la menace de voisins puissants: les Israélites du Nord et les Araméens. En 732, il fera appel au roi d'Assyrie; Tiglat-Phalasar III profitera de l'occasion pour annexer la Galilée! Achaz se soumet au puissant Assyrien (2 R 16,5-9). Il figure en bonne place dans les Annales de ce roi en tant que fils soumis. C'était là la seule mention connue de son nom dans un document ancien; nous en avons une toute nouvelle, et qui plus est, il s'agit de sa propre signature!

Guy Couturier

Source : Parabole xxiv/1 (2001) 16. 

Lire aussi :
Une signature royale 

Article précédent :
Étonnante synagogue

 

 

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