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Archéologie
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chronique du 10 mai 2013
 

Les prétendues écuries de Salomon à Hatsor (Hazor)

Relief de chevaux assyriens attelés à un char

Relief de chevaux assyriens attelés à un char (détail).
Palais d'Assurnasirpal II à Nimrud.

Hatsor compte parmi les sites les plus importants d’Israël, tant par sa superficie (200 acres) que par la qualité des découvertes qui y ont été faites, et que l’on continue d’y faire. Ce qui étonne cependant, c’est que le site n’est mentionné que quelques fois, et de manière sporadique, dans les textes bibliques.

     Dans le chantier A, à quelques mètres de la porte de la ville, l’archéologue britannique John Garstang (1876-1956), en 1929, avait dégagé quelques piliers d’une importante structure. Il les avait alors associés à l’époque de Salomon. Cette association a fait sa marque puisque, pendant de nombreuses années (et encore dans certaines publications récentes), cette construction fut qualifiée « d’écurie de Salomon ». On croyait, sur la base de 1 R 9,19, qu’il s’agissait des écuries où l’on gardait les chevaux utilisés pour tirer les chars de l’armée royale.

Le mur à casemates

Le mur à casemates
(photo © BibleWalks.com)

     Les fouilles menées plus tard permirent de corriger le tir. Il était évident que cette grande construction à piliers s’appuyait sur le mur à casemates salomonien, mais que celui-ci ne servait déjà plus que d’entrepôt. Sur la base de la stratigraphie et des artéfacts découverts, on attribua ces « écuries salomoniennes » à l’époque d’Omri et d’Achab soit, une centaine d’années après Salomon (strate VIII). De plus, il était évident que ce ne pouvait pas avoir été des écuries, l’espace laissé entre les murs et les piliers ne pouvant recevoir un cheval (et on ne tire pas des chars de guerre avec des poneys!). La configuration de l’édifice ne permettait pas non plus de gérer la présence de chevaux, car, pour faire sortir le cheval de la dernière stalle, il aurait fallu faire sortir tous les chevaux! À quoi pouvait bien servir cet édifice?

La pièce à pilliers

La pièce à pilliers telle qu'on peut encore la voir aujourd'hui
(photo © BibleWalks.com)

Le grand magasin de Hatsor

     En réalité, « l’écurie » est en fait un magasin royal. On en a trouvé des exemples semblables sur d’autres sites, dont celui de Megiddo, et leurs datations correspondent à celles de Hatsor. Le fait que cet édifice se trouve à l’intérieur de la ville haute, proche du palais, montre qu’il devait s’agir d’un édifice public. La dimension de celui-ci, et les artéfacts qui ont été trouvés sur place témoignent en ce sens.

     L’organisation de l’édifice était assez simple. Les piliers de pierre supportaient sans doute des traverses de bois sur lesquelles on pouvait étendre de la paille ou fabriquer un toit de chaume. Il est tout à fait possible que des briques étaient déposées sur ces piliers pour relever le niveau du toit, car les piliers font à peine 1,5 m de hauteur. Les marchandises étaient entreposées dans les deux salles délimitées par les murs extérieurs et les deux rangées de piliers. La rangée centrale était probablement à ciel ouvert pour laisser passer la lumière et pour fournir une aération adéquate. Les acheteurs pouvaient venir au marché avec leur âne ou leur mulet, qu’ils attachaient à l’un des piliers dans lesquels on avait creusé des trous pour passer la sangle de l’animal. 

     Le complexe n’a cependant pas eu longue vie, car, quelques années plus tard, avant l’époque de Jéroboam II, on y trouvait à la place un quartier résidentiel avec des échoppes et de petits commerces. Le tout fut détruit par un tremblement de terre à l’époque de Jéroboam II.

Sauvons les magasins

     Fouiller, c’est détruire. Or, les archéologues désiraient poursuivre leurs recherches pour savoir ce qui se trouvait sous le fameux magasin de Hatsor. Pour ce faire, ils devaient détruire l’un des édifices publics les mieux conservés en Israël. Ne reculant devant aucun projet, ils ont décidé de déménager ledit magasin à quelques mètres plus loin. Pierre par pierre, en respectant très exactement l’emplacement de chacune (dans la mesure du possible), le magasin allait être reconstruit, témoin un peu déraciné de l’époque des Omrides. Nous pouvons donc encore l’admirer, non plus à quelques mètres de la porte à tenailles, mais un peu plus à l’Ouest. Cette façon de faire des archéologues leur aura permis de continuer la fouille sous le niveau du magasin. On faisait ainsi d’une pierre deux coups (ou de plusieurs pierres deux coups...).

Robert David

 

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Les tombes du Saint Sépulcre

 

 

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