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Archéologie
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chronique du 12 mai 2017

 

Césarée maritime

Vue aérienne de Césarée maritime

Vue aérienne de Césarée maritime

C'est Hérode le Grand qui, en l'honneur de l’empereur César Auguste, donna le nom de Césarée à la ville portuaire qu’il fit ériger sur la côte méditerranéenne. L’historien ancien Flavius Josèphe ne tarit pas d’éloges devant les constructions somptueuses de Césarée, insistant particulièrement sur les constructions portuaires.  Hérode fera de Césarée une véritable cité grecque, dirigée par un conseil, et promue au rang de résidence des généraux royaux. Le port qu’Hérode fait construire de toute pièce (Sébastos) est le seul port capable d’accommoder une flotte en toute saison. Ainsi, au temps de Jésus, Césarée devient le quartier général du gouverneur de la province et centre de l'administration.  Pilate y a résidé.  Elle devenait ainsi la capitale de la Judée, surclassant Jérusalem.

Des vestiges impressionnants

Les fouilles à Césarée Maritime durent depuis plus d’un siècle, et on n’en prévoit pas encore la fin. À son apogée, la ville ancienne couvrait 235 acres. Voici quelques-unes des découvertes archéologiques du Nord au Sud.

Aqueduc de Césarée

Aqueduc de Césarée (photo : Wikipedia)

Les aqueducs de Césarée

Avant de s’installer à Césarée, un problème majeur devait être réglé : l’approvisionnement en eau. Il faut signaler que nous sommes sur le bord de la mer, au cœur de la vallée de Sharon, reconnue pour ses marais et pour la présence de sable. Pour pallier à la pénurie d’eau occasionnée par l’absence de sources, on construisit un important système d’aqueduc composé, en réalité, de deux aqueducs distincts. L’aqueduc haut tirait son eau de sources situées à 10 km de distance sur les flancs des montagnes du Carmel. Le second aqueduc, l’aqueduc bas, s’approvisionnait à partir d’un barrage érigé sur la rivière Zarqa (l’actuelle rivière Taninim = rivière des Crocodiles) à environ 5 km au Nord de Césarée.

Stade de Césarée

Stade de Césarée (photo : Wikipedia)

Le stade de Césarée

Comme toute ville romaine qui se respecte, on aimait offrir des jeux et des loisirs aux habitants des agglomérations environnantes. Césarée était bien pourvue en installations. Elle possédait un hippodrome (on sait où il est, mais on ne peut le fouiller car il se trouve dans un champ de bananiers exploité par des fermiers de la région !), un amphithéâtre, un théâtre et un stade.

Le stade s’étirait sur une longueur de 450 m. Environ 30 000 spectateurs pouvaient y prendre place pour assister à diverses compétitions sportives : course, lancé du javelot, lutte, etc. Le stade était situé près de la grande artère de la ville, le cardo maximus, qui menait du théâtre au temple d’Auguste.

Les artéfacts retrouvés dans le stade laissent supposer que sa construction ne remonte pas à l’époque d’Hérode. Les pièces de monnaie et la poterie, trouvées dans des niveaux bien stratifiés, le datent d’entre 100 et 150.

Théâtre de Césarée

Théâtre de Césarée (photo : Wikipedia)

Le théâtre de Césarée

Cette construction, qui remonte à l’époque d’Hérode le Grand, est l’un des premiers monuments à avoir été fouillé entre 1959 et 1964 par une mission italienne. C’est Hérode qui introduisit la tradition de construire des théâtres dans la partie Est de l’empire romain.

On calcule que près de 5000 personnes pouvaient prendre place dans le théâtre.  Au centre de la cavea inférieure on remarque un carré. C’était la place réservée au gouverneur de la province. L’ensemble de la construction fait 95 m de long par 62 m de large. Le théâtre a été réaménagé. Il accueille de nouveau des spectateurs qui viennent assister à des concerts, et qui profitent d’une magnifique vue sur la mer.

On remarque, en plein centre, le carré indiquant la place réservée au gouverneur.
Les fouilles effectuées dans la cavea en 1961 ont mis au jour une inscription importante et originale. Lors d’une des réfections du stade, cette inscription avait été réutilisée pour servir de marche. Le texte de l’inscription fournit la seule attestation, en dehors des écrits de Flavius Josèphe et des évangiles, du nom de Ponce Pilate praefectus de Judée.

Césarée et le Nouveau Testament

Le Nouveau Testament parle de la conversion d’un romain de Césarée, Corneille (Actes 10) par Pierre. Ce récit illustre l’ouverture de la foi au monde gréco-romain. Paul y passera quelques fois durant ses voyages missionnaires.  Il y séjourna comme prisonnier durant deux ans (de 58 à 60) avant d’être envoyé à Rome (Actes 23-26).

Les pères de Césarée

Origène, père de l’Église et éminent théologien, résida à Césarée de 231 à 250.  Il y rédigea son fameux Hexaplaire (manuscrit de la Bible rédigé en six langues placées en parallèle) en plus de doter la ville d’une exceptionnelle bibliothèque d’environ 30 000 livres, la seconde en importance après celle d'Alexandrie. Eusèbe de Césarée sera évêque de la ville de 315 à 339. Premier historien de l’Église, on lui est aujourd’hui très redevable d’avoir produit son Onomasticon, véritable manuel de géographie qui, encore aujourd'hui, permet de localiser plusieurs villes anciennes.

Robert David

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Au sommet du Tabor

 

 

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