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Comprendre la Bible
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chronique du 16 août 2002

 

Appartenance, solidarité et renoncement

La société israélite a hérité de la tradition du désert un sens aigu de la solidarité à l'intérieur de la famille et du clan. Une personne qui vit au milieu des siens peut compter sur la protection de tous ceux de son entourage. Par contre, ceux à qui cette protection vient à faire défaut se trouvent à la merci de tous les mauvais coups du sort; c'est pourquoi la législation insiste tellement sur la protection qu'on doit assurer à l'étranger, la veuve et l'orphelin, en somme à tous ceux qui ne bénéficient pas du soutien de leur groupe familial.

     Cette solidarité se manifeste de plusieurs manières. Les membres d'un même clan doivent faire en sorte que le patrimoine familial ne soit pas aliéné. Ils se doivent également de racheter l'un des leurs qui serait devenu esclave. En cas de meurtre, il appartient au clan de la victime de poursuivre le coupable et d'exercer la vengeance du sang. La Loi prévoit aussi que lorsqu'un homme meurt sans enfants, ses frères ou ses parents les plus proches doivent lui assurer une descendance. C'est ce que l'on nomme la loi du lévirat.

     Il semble que les relations de Jésus avec sa famille naturelle aient été marquées par une certaine incompréhension. Parmi ses proches, seuls sa mère et un certain Jacques sont explicitement mentionnés dans le groupe de l'Église naissante. À la fin de sa vie, Jésus choisit de célébrer le repas pascal, non pas avec sa parenté naturelle, mais avec ses amis les plus proches. Jésus avait d'ailleurs déjà constaté l'échec de sa mission auprès de ceux qui lui étaient les plus proches.

     Jésus met ainsi les liens créés par l'appartenance au nouveau peuple de Dieu au-dessus de ceux de la famille. Il invite ses disciples à se détacher de leur famille pour se mettre au service de l'Évangile. Il prévient ses disciples que leur option ne fera pas l'unanimité dans leur famille et que la persécution viendra même des parents les plus proches.

     Malgré les conditions plutôt difficiles sur le plan familial dans lesquelles Jésus a exercé son activité, les premiers chrétiens n'ont pas été amenés à dédaigner la vie familiale. Paul refuse de faire du mariage un absolu, mais il en reconnaît quand même la valeur. Dans les lettres pastorales, l'auteur insiste beaucoup sur la qualité de vie familiale des ministres préposés au service de l'Église. De même pour les veuves qui ne peuvent être admises dans la confrérie que si elles sont libres de toute charge familiale. En effet, la priorité doit revenir à l'acquittement de ses devoirs familiaux et c'est un des devoirs de l'apôtre d'exhorter les fidèles à mener leur vie familiale d'une manière digne de l'Évangile.

Conclusion

     Comme on le voit, la famille, malgré ses multiples transformations, demeure au long de l'histoire, le premier lieu d'insertion d'une personne dans le monde. C'est à travers elle qu'on apprend à découvrir l'histoire du salut et il est significatif que, à la suite de Jésus, les premiers chrétiens aient utilisé abondamment un vocabulaire familial pour désigner leurs relations réciproques et leur relation à Dieu.

Jérôme Longtin

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