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Les lois alimentaires
dans le judaïsme
Pouvez-vous
m'expliquer pourquoi la pratique cachère n'est pas respectée
par certains et pourquoi certains croyants consomment du sang. Merci.
(Joyss)
Les
personnes de religion juive prêtent, en général, une
attention soignée à la qualité de leur nourriture,
qu'ils soient croyants ou non, qu'ils soient pratiquants ou non-pratiquants.
Mais il y a chez eux, comme dans toutes les religions d'ailleurs, des
personnes qui observent davantage la tradition que d'autres. Comme vous
le savez, le respect des Lois alimentaires, ce que l'on appelle la Cacheroute,
est l'un des fondements du judaïsme. L'origine de ces lois se trouve
dans la Tora. Elles concernent autant le type des aliments consommables
que la façon de les préparer.
- Les animaux doivent ainsi être abattus par une personne qui
connaît les Lois de l'abattage (la Che'hita) :
- On égorge l'animal et on l'évide de son sang car le
sang représente pour eux la vie et l'âme de l'être
vivant.
- Chaque morceau est alors trempé dans l'eau, puis salé
afin d'en extraire tout le sang.
- Puis il est finalement rincé.
- On retire aussi le nerf sciatique de l'animal et on doit faire attention
de ne pas mélanger les nourritures à base de lait avec
les aliments à base de viande.
- La liste des viandes permises se retrouvent dans Lv
11,1-47 et Dt
14,3-21.
Mais le problème que vous soulignez
n'appartient pas seulement de notre époque. Il existait déjà
au Ier siècle de notre ère au moment où juifs et
païens partageaient la même table (incident d'Antioche) sans
avoir les mêmes coutumes (Ga
2,14-15). L'incident portait précisément sur le service
de table et il fut clôt par le rappel de Jacques « le
frère du Seigneur » (Ga 1,19) que les Lois alimentaires
devaient être respectées, dans la lettre apostolique qu'il
envoya à Antioche après l'Assemblée de Jérusalem
(Ac
15,22-30). Paul parlera à quelques reprises du problème
de ces « viandes immolées aux idoles » (1
Co 8,4; Rm
14,1-22), et il règle le problème en le soumettant au
commandement de la charité : on peut en manger en autant que
cela ne scandalise pas notre frère (Rm
14,15).
Yolande Girard
Bibliste, Montréal
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