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chronique du 1er octobre 2004
 

Les livres deutérocanoniques et le canon des Écritures
 

QuestionPourriez-vous m'éclairer sur la validité des livres deutérocanoniques? Est-ce que ces livres sont reconnus par les Juifs? Quand sont-ils apparus dans le canon catholique? (David)
 

RéponseBien qu'ils aient fait l'objet de nombreuses discussions, les livres deutérocanoniques sont considérés par l'Église catholique comme étant tous également divinement inspirés. Ce sont, pour le Premier Testament : Tobie, Judith, Sagesse, Siracide, Baruch, Ecclésiastique, I et II Maccabées, des fragments de Daniel et d'Esther et la lettre de Jérémie; et pour le Nouveau Testament : l'Épître aux Hébreux, l'Épître de S. Jacques, la Deuxième épître de S. Pierre, la Deuxième et la Troisième épître de S. Jean, l'Épître de S. Jude et l'Apocalypse.

     Ils font officiellement partie du Canon des Écritures depuis le Concile de Trente qui s'est déroulé par intervalles successifs entre 1545 et 1563. Parallèlement, d'autres livres qui faisaient auparavant parti du Canon des Écritures comme le Pasteur d'Hermas ou l'Épître de Clément par exemple ont été retirés. Les principaux critères qui ont guidé les 34 Pères de l'Église dans ce choix sont : l'apostolicité à savoir le témoignage de l'Église primitive concernant l'acceptation du Premier Testament tel que Jésus et les apôtres l'ont connu (à travers le canon grec de la Septante) ainsi que écrits apostoliques basés sur la réception des paroles et des faits et gestes de Jésus. Suit ensuite l'utilisation liturgique de ces écrits dans les différentes églises, principalement celles liées à un apôtre. Le troisième critère fut l'orthodoxie. Ce dernier critère contribua, dès le IIe siècle, à éliminer les écrits gnostiques et les écrits apocryphes à savoir ceux qui recelaient un piétisme suspect ou un spiritualisme sectaire.

     En ce qui concerne la tradition juive, il existe deux canons :

1) Le canon palestinien qui contient la Loi, les Prophètes et les Écrits à savoir tous les livres écrits en hébreu (ce que l'on appelle le texte massorétique). Certains pensent qu'Esdras, après le retour de l'exil à Babylone commença à en fixer les normes, mais plusieurs sont d'avis qu'il existait bien avant l'exil. Il ne fut définitivement fixé que vers le IIe s. après J.C. Il ne comprend pas les livres deutérocanoniques.

2) Le canon grec qui contient en plus des écrits hébreux, les livres et fragments écrits en grec, mentionnés plus haut. Ce canon grec est celui de la Septante, écrite en Alexandrie et utilisée par les communautés juives de la Diaspora. C'est la traduction grecque du texte massorétique auquel on a ajouté quelques écrits. Selon la Lettre d'Aristée (IIe s.), cette traduction avait été commandée par le roi Ptolémée II un siècle auparavant car il voulait posséder dans sa bibliothèque d'Alexandrie les écrits saints de tous les peuples soumis. La légende veut qu'on ait fait venir de Palestine 70 juifs pieux pour travailler à cette traduction et que les 70 traductions faites individuellement concordèrent (d'où le nom de Septante). Mais en fait, seul le Pentateuque date de cette époque. Cette traduction grecque correspondait plutôt à un besoin des juifs de langue grecque qui ne comprenaient plus l'hébreu de s'approprier les Écritures. Ces « Écritures » dont parlent si souvent les Évangiles, sont ces écrits de la Septante.

Yolande Girard
Bibliste, Montréal

  

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Le péché contre le Saint-Esprit