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Comprendre la Bible
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chronique du 4 février 2005
 

Au sujet de la divinité de Jésus
 

QuestionJe n'ai pas encore reçu de réponse à ma question. Y a-t-il des passages évidents dans la Bible où l'on ne peut douter de la déité de Jésus? Merci pour votre réponse! (Anne)
 

RéponseVoilà une question qui me paraît bien problématique! Ce n'est certainement pas à cause de la divinité (on ne dit pas « déité » qui est un concept philosophique) de Jésus, qui fait partie de la foi des églises chrétiennes. Ce qui est problématique, c'est qu'on demande &endash; encore! &endash; à la Bible des « passages évidents ». C'est toute la question de la relation des Écritures tenues pour sacrées par une communauté croyante et la doctrine évolutive. Il y a des questions qu'on ne peut pas poser (ou qu'on ne devrait pas poser) à la Bible. Elle n'a pas toutes les réponses. Ce que l'Église a cru ou croit maintenant est parfois le fruit d'une évolution des doctrines. La Bible ne peut donc pas tout contenir ce qui a été explicité par la suite. La Bible est Parole de Dieu pour les croyants de tous les siècles, pas un arsenal de citations probatoires.

     Pour répondre plus directement à la question sur la divinité de Jésus, il y a dans le Nouveau Testament des passages qui montrent qu'au moment de la rédaction des écrits (entre 51 pour le Première lettre aux Thessaloniciens et 100 pour la Deuxième lettre de Pierre) les premières communautés chrétiennes ont toujours plus approfondi le mystère de la personne de Jésus et de sa relation avec son « Père », dont il parlait tant. Cela a abouti vers les IIe-IVe siècles à des claires affirmations dogmatiques et conciliaires sur la divinité de Jésus, surtout en réaction contre ceux qui la niaient. Mais avant cette période, il y a une doctrine en processus d'approfondissement. Cela dit, il y a quand même des passages du Nouveau Testament qui orientent clairement dans cette direction. On pense surtout aux lettres de saint Paul, écrite au moins une vingtaine d'années après la mort et résurrection de Jésus (par exemple Phi 2,6; Col 1,15-20; Rm 9,5; Tt 2,13), puis quelques versets des évangiles (surtout Mc 14,61-62). On peut aussi parler de tout l'évangile de Jean, dans lequel Jésus parle de son union avec son Père.

Hervé Tremblay, OP
Collège dominicain de philosophie et de théologie, Ottawa

  

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