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SAINT PAUL (2/12)

 

Paul, appelé à être apôtre

saint PaulAprès s’être présenté comme le serviteur de Jésus Christ, Paul se désigne aussi comme apôtre, c’est-à-dire comme l’envoyé de Dieu pour révéler aux nations païennes l’insondable richesse du mystère de Dieu.

L’appellation « apôtre » qualifie l’origine du service. Le service est vu plutôt sous l’angle de la fonction. L’apôtre, qui vient du grec apostolos, est un envoyé, un chargé de mission. Alors que le serviteur a conscience que son existence dépend de son maître, l’apôtre reconnaît que sa fonction dépend directement de celui qui l’envoie. Paul affirme notamment qu’il est apôtre du Christ Jésus par la volonté de Dieu (2 Co 1,1). 

     À deux reprises, Paul parle de l’origine de sa vocation en empruntant le langage des prophètes. Il a été mis à part depuis le sein de sa mère et appelé par la grâce de Dieu pour annoncer le Christ aux païens (Ga 1, 15-16; voir aussi Rm 1,1).

Voici pourquoi en effet je te suis apparu:  je t’ai destiné à être serviteur et témoin de la vision où tu viens de me voir ainsi que des visions où je t’apparaîtrai encore.  Je te délivre déjà du peuple et des nations païennes vers qui je t’envoie pour leur ouvrir les yeux, les détourner des ténèbres vers la lumière, de l’empire de Satan vers Dieu, afin qu’ils reçoivent le pardon des péchés et une part d’héritage avec les sanctifiés, par la foi en moi. (Actes 26, 16-18)

     Ce choix s’inscrit dans le projet éternel de salut que Dieu a mis en œuvre. Paul est envoyé pour « annoncer aux païens l’impénétrable richesse du Christ et mettre en lumière comment Dieu réalise le mystère tenu caché depuis toujours en lui, le créateur de l’univers » (Ep 3, 8-9). C’est pourquoi Paul se désigne comme un ambassadeur du Christ qui représente, de manière authentique, celui qui l’envoie (2 Co 5,20). Par l’apôtre, Dieu invite les êtres humains à se convertir, à accueillir le salut réalisé en Jésus, à entrer dans le projet de Dieu qui veut faire d’eux ses enfants bien-aimés. 

     L’apostolat a donc son origine dans la volonté de Dieu de communiquer son salut. L’apôtre apparaît ainsi comme une pièce maîtresse dans la réalisation de ce projet. Il n’a pas besoin d’autres lettres de créance que les chrétiens eux-mêmes qui ont mis leur foi en Jésus Christ et qui vivent de l’Évangile (2 Co 3,1-3). C’est l’existence d’une communauté vivante qui assure la crédibilité de l’apôtre quand il annonce l’Évangile.  Elle est la preuve de l’authenticité du ministère accompli au nom du Christ qui est venu rassembler les enfants de Dieu dispersés (1 Co 9, 2).

     L’apôtre est un intendant des mystères de Dieu (1 Co 4, 1).  On attend donc de lui qu’il soit fidèle, car l’apôtre représente celui qui l’envoie, et en conséquence, il est revêtu de sa qualité et de son autorité. De même que Dieu met ses paroles dans la bouche du prophète, ainsi le Christ confie-t-il son Évangile à l’apôtre. C’est le Christ qui parle par son envoyé, qui agit par lui, qui confirme sa parole par les signes de conversion qui accompagnent sa prédication. Il agit toujours au nom du Seigneur. L’apôtre doit donc demeurer en liaison avec celui qui l’envoie en étant lui-même à l’écoute du mystère de Dieu, en se laissant lui-même transformer et façonner par la parole qu’il annonce. 

     Cette écoute attentive et cette relation intime avec le Seigneur sont des conditions essentielles pour que transparaisse l’œuvre du salut. Le but du ministère de l’apôtre est de favoriser l’accueil et la rencontre du Christ. Il doit donc cultiver dans sa vie les qualités mêmes de Dieu dans ses rapports avec les êtres humains, telles que la miséricorde, la douceur, la patience, la bonté. Ces qualités sont comme la porte par laquelle le Christ peut entrer dans la vie des gens : « Qui vous accueille, m’accueille moi-même, et qui m’accueille, accueille Celui qui m’a envoyé », disait Jésus à ses disciples (Mt 10, 40), ou encore : « En vérité, en vérité, je vous le dis, recevoir celui que j’enverrai, c’est me recevoir moi-même, et me recevoir c’est aussi recevoir Celui qui m’a envoyé. » (Jn 13, 20)

Yves Guillemette

Suite de la série :
Paul, ministre de l'Évangile

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Laissez les morts enterrer leurs morts : l’heure est arrivée !