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SAINT PAUL (12/12)

 

Le courage de proclamer la Parole

saint PaulToujours dans son testament spirituel, Paul affirme n’avoir rien négligé pour annoncer l’Évangile. Il a utilisé toutes les occasions possibles pour témoigner du Christ

Je n’ai rien négligé de ce qui pouvait vous être utile; au contraire, j’ai prêché, je vous ai instruits, en public comme en privé; mon témoignage appelait et les Juifs et les Grecs à se convertir à Dieu et à croire en notre Seigneur Jésus.

     Si le serviteur du Seigneur doit être doux et humble dans son comportement, il n’est pas dispensé pour autant de faire entendre le message qui lui a été confié. Il ne peut se taire mais doit oser dire ce qu’il a le devoir de proclamer. Les verset 20 et 21 nous montrent comment Paul s’est acquitté de cette tâche et ont une grande pertinence pour nous qui avons à faire entendre l’Évangile dans un monde qui lui fait la sourde oreille ou lui préfère d’autres paroles.

     Tout d’abord saint Paul affirme ne pas s’être dérobé à la tâche de proclamer la Parole. Le verbe grec upostellomai signifie, comme le note J. Dupont, « parler sans rien dissimuler, sans la moindre hésitation, sans se dérober en rien. C’est parler sans la réticence qui justifierait la crainte des inconvénients pouvant résulter d’une trop grande sincérité ». L’absence de dissimulation et la franchise sont motivées par l’avantage que les auditeurs doivent tirer du message à proclamer. Cet avantage concerne toujours le salut des auditeurs. Paul met tout en œuvre pour que les gens parviennent à accueillir le salut et être édifiés dans leur foi. Il s’agit toujours de faire progresser la foi chrétienne de ceux dont il a la responsabilité. Paul ne s’est pas dérobé à son devoir d’annoncer la Parole de Dieu. Il a parlé avec sincérité et franchise, même si cela lui a demandé beaucoup de courage, un courage qu’il tenait de sa foi au Christ.

     Non seulement Paul ne se dérobe-t-il pas à l’annonce de la Parole, mais il le fait avec assurance. L’assurance est la caractéristique de la prédication des apôtres après la Pentecôte (cf. Ac 4,5-6). Cette assurance leur vient de l’Esprit Saint qui leur donne la force d’âme, le courage et la hardiesse nécessaires pour poursuivre la mission malgré toutes les raisons humaines de se laisser abattre, sans se laisser intimider malgré les conséquences fâcheuses qu’entraîne leur franchise. À maintes reprises, Luc mentionne l’assurance de Paul (Ac 9,27-29; 13,46 à Antioche; 14,3 à Iconium; 19,8 à Éphèse; 28,31 à Rome). Il puise son assurance en Dieu qui ne saurait le décevoir.

     Une autre caractéristique du ministère de Paul est sa capacité de s’adapter à son auditoire pour que la Parole soit profitable à tous, pour que chacun y trouve un avantage pour le salut. La Parole de Dieu doit être mise à la portée de chacun.  Le pasteur doit trouver la forme d’enseignement qui répond aux besoins des personnes.

     L’enseignement de Paul a pris deux formes: la prédication et l’enseignement. La prédication est l’acte par lequel un messager fait connaître le message dont il est chargé. L’enseignement est relié à la catéchèse qui parfait les connaissances religieuses de ceux qui ont déjà accueilli le message. Paul n’a ménagé aucun effort pour rejoindre les gens: il a rempli sa tâche dans les maisons privées comme dans les lieux publics. Il a rejoint les personnes là où elles se trouvaient. Il a atteint les Juifs comme les Grecs (Ac 14,1; 18,4; 19,10.17; Rm 1,16; 2,9-10; 1 Co 1,24; 10,32), ceux qui connaissaient le vrai Dieu comme ceux qui adoraient les idoles. Sa prédication a pris la forme d’un témoignage où il s’est engagé personnellement et s’est porté garant de ce qu’il annonçait. L’objet de sa prédication portait sur la conversion à Dieu (destinée aux Grecs qui rendaient un culte aux idoles et qui devaient se repentir de leur égarement) et la foi en Jésus Christ (destinée aux Juifs qui devaient croire à la seigneurie de Jésus).

     Servir le Seigneur aujourd’hui exige beaucoup de souplesse, de hardiesse, d’assurance. On parle beaucoup de nouvelle évangélisation, qui est une nouvelle façon d’opérer la rencontre de l’Évangile et de la culture contemporaine. Il est important de trouver le langage qui sera le plus avantageux pour que les gens puissent découvrir le salut apporté par Jésus. Le Nouvel Âge, les nouveaux groupes religieux, les valeurs nouvelles sont autant de défis qui sont lancés à notre capacité de nous adapter à de nouvelles conditions d’évangélisation. Il n’y a plus de Juifs et de Grecs, mais des chrétiens assidus ou non aux célébrations eucharistiques, des chrétiens fascinés par des doctrines étrangères à la foi chrétienne (v.g. la réincarnation). C’est à eux tous qu’il nous faut annoncer l’Évangile de la grâce de Dieu.

Yves Guillemette

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