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Comprendre la Bible
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chronique du 3 février 2012
 

Quelle heure est-il?

QuestionComment comprendre le système des heures d’une journée mentionné dans les évangiles? Est-ce que les heures peuvent être des symboles comme beaucoup de chiffres dans la Bible? (Céline, Saint-Hyacinthe, QC)

RéponseLe système ancien du calcul des heures n’est pas très compliqué. Il y avait toujours douze heures la nuit et douze heures le jour. On calculait donc l’heure à partir du lever du soleil, à midi, et au coucher du soleil. Ce système serait idéal à l’équateur où le soleil se lève tous les jours de l’année à 6 h et se couche tous les jours de l’année à 18 h, mais dans l’hémisphère nord qui est le nôtre, il y a de grandes variations entre le jour le plus court de l’année (le 21 décembre au solstice d’hiver) et le jour le plus long de l’année (le 21 juin au solstice d’été). Pour maintenir le nombre de douze heures de nuit et douze heures de jour, on n’accordait pas le même nombre de minutes aux heures qui avaient donc des durées variables. Ainsi, en plein été, une « heure » pouvait avoir 40 à 45 minutes et, en plein hiver, une « heure » pouvait avoir de 80 à 90 minutes. Ainsi donc, quand les textes parlent de la première heure, elle se situait, pour prendre nos critères à nous, entre 4 h en juin et 7 h 30 en décembre. Midi était toujours... à midi. Quant à la douzième heure du jour, elle était à 16 h en décembre et à 21 h en juin.

     Bien évidemment, le calcul des heures était une tâche difficile dévolue à des spécialistes, comme avec les dates et les mois. Pour s’y retrouver, on avait des cadrans solaires ou des clepsydres (horloge mesurant le temps par un écoulement d’eau dans un récipient gradué). Aussi il y avait des tableaux pour chaque mois. Les nuits étaient divisées en diverses « veilles » (trois, quatre ou six, selon les systèmes et les époques). Il faut ajouter que, pour les Anciens, les journées commençaient au coucher du soleil et non pas à minuit, mesure artificielle qui ne correspond à rien de concret (même s’il semble qu’à une époque, ce fut le matin au lever du soleil). Cette conception ancienne se maintient dans la liturgie catholique qui fait commencer les grandes fêtes la veille au soir, ou dans le judaïsme où le sabbat commence au coucher du soleil le vendredi soir. Dans le Nouveau Testament, on peut voir des indications de l’heure en Mt 20,3.5.9; 27,46; etc.

     En ce qui concerne une possible valeur symbolique aux heures, il faut répondre que, la plupart du temps, la mention de l’heure n’a pas de sens symbolique. Pour accorder une valeur symbolique à un chiffre quel qu’il soit, il faut des signes dans le texte que c’est l’intention de l’auteur. Ainsi il est possible que l’heure du jour ait une valeur symbolique en Jn 1,39 : « Ils [deux disciples] allèrent donc, ils virent où il [Jésus] demeurait et ils demeurèrent auprès de lui, ce jour-là; c’était environ la dixième heure. » [1]. Cette mention a-t-elle quelque chose à voir avec la théologie johannique de l’ « heure » de Jésus? Il est difficile d’y répondre, mais on peut se demander quelle autre raison l’auteur de l’évangile avait de les indiquer dans son texte?

[1] Voir aussi Jn 4,6; 19,14.

Hervé Tremblay

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Le Repas du Seigneur