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Comprendre la Bible
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chronique du 22 novembre 2013
 

Des symboles judéo-chrétiens pour dire Jésus et l’Église

Frédéric Manns, ofm

Frédéric Manns, bibliste, est membre de l'Ordre des frères mineurs


Lire le début de l'article : Qui sont les judéo-chrétiens?

(S. D.) Qui est Jésus pour les judéo-chrétiens? Quelle est leur christologie?

(F. M.) Après des luttes christologiques, certains chrétiens étaient vraiment lassés de voir qu’on n’avançait pas. Ils n’étaient pas à l’aise avec cette définition du Christ, vrai homme/vrai Dieu, qui était élaborée par des catégories grecques. Du côté sémitique, on n’a pas trouvé d’expression claire pour exprimer ses concepts. La christologie des judéo-chrétiens est très biblique. Elle va reprendre toutes les images et les symboles bibliques. Le Christ, c’est le serviteur, c’est l’agneau. Le langage sémitique est moins précis que le langage grec, mais il est symbolique et un symbole vaut dix mille mots. Par exemple, lorsque vous dites que le Christ, c’est l’agneau, vous pouvez dire que c’est l’agneau pascal. Mais vous pouvez aussi dire que c’est le serviteur, ou que c’est l’agneau du rite quotidien offert tous les matins et tous les soirs au Temple de Jérusalem. Donc, c’est un symbole qui est très polyvalent. Il y a donc énormément d’éléments qui peuvent servir à une christologie.

Qu’est-ce que l’Église pour les judéo-chrétiens? Quelle est leur façon de voir l’ecclésiologie?

Au niveau de l’ecclésiologie, on va reprendre de nouveau les images et les symboles. L’Église, ce sera le navire, la barque qui doit traverser la mer. L’Église sera le grand filet qui doit rassembler tous les hommes. L’Église est représentée par les 153 poissons de l’Évangile de Jean. Ce sont uniquement des images. Avec les avantages qu’ont les images et avec leurs limites.

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Pour aller plus loin :

F. Manns, Le judéo-christianisme, mémoire ou prophétie? Beauchesne, Paris, collection Théologie historique, numéro 112, 2000, 383 p.

F. Manns, Les racines juives du christianisme, Presses de la Renaissance, 2006, 307 p.

F. Manns, Jérusalem, Antioche, Rome. Jalons pour une théologie de l’Église de la circoncision, ETS, Milan, 2009, 441 p.

Propos recueillis par S. Doane

Sébastien Doane

 

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Que faire des livres deutérocanoniques?