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chronique du 31 janvier 2006
 

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La suite du Christ, devenir un briseur de solitude (5e partie)


1. Regarder pour voir les vrais besoins
     Pierre et Jean vont au temple pour célébrer « leur messe », traversant la cohue des miséreux qui se tiennent à la porte. Arrive également un malade porté par des anonymes. Il vient mendier et il interpelle les apôtres. Il les dérange en pleine activité liturgique. Leur projet pastoral est bousculé... L'exclu veut obtenir une aumône. Tout se joue dans la réponse de Pierre. Pierre est tellement démuni qu'il n'a même pas de quoi satisfaire la demande qu'il entend. N'ayant aucun argent, Pierre change de registre. Et il « fixe les yeux sur lui ». L'expression est propre aux Actes des Apôtres où elle revient 9 fois. Comme Jésus « voyait » les situations, tel l'épisode de la résurrection d’un jeune homme à Naïn. Quand le Seigneur rencontra la mère du défunt, il fut rempli de compassion pour elle et lui dit : Ne pleure pas... (Luc 7, 13).

     La démarche du pasteur commence par un regard: accepter de se laisser déranger, accepter de constater que la personne humaine est plus importante que les plans pastoraux les mieux élaborés. Tout commence par un regard.

     Voir celui qui est exclu et qui vit en marge d'une communauté humaine... S'arrêter pour regarder avec attention l'étendue de la solitude et de la peine éprouvée... Etre capable de scruter la détresse d'une personne au-delà de sa demande. Oser contempler celui qui vit en état de besoin et être capable d'y voir le Christ. Regarder, c'est aussi accepter de n'être pas celui ou celle qui peut répondre aux besoins de la personne. Etre capable de référer...

     Regarder est le contraire de détourner les yeux, de se fermer les yeux... comme si « ça ne me concerne pas...».

Pistes d’actualisation :
• Pour moi, que signifie l’expression: « rendre service »?
• Quelle est ma réaction première lorsque quelqu’un me demande un service?
• Quand m’est-il déjà arrivé d’être dépourvu devant une demande d’aide ou de service? Comment m’en suis-je sorti?
• Je trouve des exemples où on m’a rendu service, où je me suis senti écouté dans l’expression de mes besoins. Comment me suis-je alors senti?
• Généralement, dans ma vie, puis-je affirmer que les personnes ont la priorité?
• Sinon, que pourrais-je faire pour améliorer ma capacité d’être centré sur la personne d’abord?
• Comment suis-je capable de référer une personne à une autre ou à un organisme lorsque la demande dépasse mes compétences.
• Suis-je le genre de personne à prendre « sur mes épaules » les problèmes et les besoins de tous et de chacun?

2. Établir un contact authentique
     Voir, cependant ne suffit pas. Le prêtre et le lévite avaient vu le blessé et s'en étaient détournés... parce que ce blessé n'entrait pas dans leurs vues, ni dans leur agenda de planification « pastorale ». Ce fut le Bon Samaritain, celui qui était exclu de la communauté juive officielle qui prit soin du blessé. Pierre établit un contact authentique et réel : il parle à cet homme. Il lui saisit la main. C'est ainsi qu'il le relève et fait couler en lui la force de la Parole de Dieu qui rétablit. Ce n'est pas la parole seule de Pierre qui fait lever l'infirme, mais le contact, le geste de Pierre qui tend la main. Aussitôt, ses pieds et ses chevilles s'affermirent. D'un bond, l'infirme fut debout.

Pistes d’actualisation :
• Pour moi, que signifie établir un contact authentique avec quelqu’un?
• Quand ai-je déjà vécu des expériences de vie où l’on a manqué d’authenticité envers moi? Qu’est-ce que cela m’a fait?
• Quand m’est-t-il déjà arrivé de trouver des excuses pour ne pas être disponible au service d’un autre?
• Comment pourrais-je être plus attentif aux besoins des personnes que Dieu met sur ma route?
• Pour moi, qui est mon prochain?

(suite à la prochaine chronique).

Pierre Alarie, bibliste
Montréal

Chronique précédente :
La suite du Christ, devenir un briseur de solitude (4e partie)