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chronique du 23 octobre 2007
 

Accueillir la Parole

Le péché des orignes 3/6

Genèse 3, 1-24
La chute : l’homme et la femme chassés du jardin d’Éden,
ou l’épreuve de la liberté

  •   3 1 Le serpent était le plus rusé de tous les animaux sauvages que le Seigneur avait faits. Il demanda à la femme :« Est-ce vrai que Dieu vous a dit : « Vous ne devez manger aucun fruit du jardin ? » […] 24 Puis, après l’en avoir expulsé, le Seigneur plaça des chérubins en sentinelle devant le jardin d’Éden. Ceux-ci, armés de l’épée flamboyante et tourbillonnante, devaient garder l’accès de l’arbre de la vie (Genèse 3, 1.24).

Quelques points de repère d’un récit « sans âge »!

  Dans le second récit de création (Genèse 2), les auteurs du livre de la Genèse insistent sur le lien entre le récit de la création de l’homme et de la femme et celui du péché des origines, puisque des indications nécessaires à la compréhension de ce dernier apparaissent dès le chapitre 2.

  1. Le serpent (v. 1) : une seule indication suffit pour le présenter : c’est le plus rusé des animaux des champs. Si on compare la parole du serpent avec la prescription de Dieu en Genèse 2, 16, on voit qu’il ment : Dieu n’a pas interdit de manger les fruits des arbres. Il a seulement interdit de manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Normalement, ce mensonge devrait alerter le lecteur... ainsi que la femme, et leur faire comprendre la vraie nature de cette proposition.

  2. La tentation (vv. 4-6) : après l’objection de la femme, l’invitation du serpent devient plus insistante et il démasque sa vraie nature. Ce qui est en jeu, c’est que l’homme se fasse dieu : il ne s’agit pas seulement de manger d’un fruit ou d’avoir la connaissance, mais de se faire dieu comme Dieu. Alors que nous venons juste de lire les récits de la création, voici que la créature veut devenir comme le créateur.

 3. Le malaise de l’homme (vv. 7-13) : la conviction des auteurs bibliques est que l’homme (la femme), après la désobéissance, ne peut plus se sentir bien. Même ce qui lui était naturel lui devient insupportable et source de malaise. À cet égard, la relation à Dieu est significative : le sentiment de culpabilité rend l’homme peureux face à Dieu. Le récit nous montre chacun renvoyant la faute sur l’autre !

  4. La sanction (vv. 14-24) n’est pas la mort ni la malédiction de l’homme et de la femme. Pour ceux qui sont habitués à la rudesse de certains textes bibliques, cela peut paraître étonnant. Autre élément à noter : la « sanction » ne touche pas seulement l’homme ou la femme, mais toute l’humanité à venir. Ce que nous dit ce texte, c’est que toute l’humanité souffrira de la faute d’Adam et d’Ève.

  Le récit de la chute est d’une richesse quasi inépuisable. Il est destiné à l’être humain qui se pose les questions fondamentales de la vie :

• est-il responsable devant quelqu’un ?
• d’où vient le mal ?
• qu’est-ce qu’être homme, être femme ?
• quelles sont les relations entre les deux ?
• la religion est-elle indispensable à l’être humain ?
• qu’est-ce que le péché ?
• le tentateur existe-t-il, qui est-il ?
• le péché, transgression, est-il une fatalité ?
• quel est le sens du travail? de la paternité? de la maternité ?
• la mort est-elle « naturelle » ou bien est-elle contre nature ?

Et vous, qu’en pensez-vous ?

Parmi les questions posées précédemment, j’en choisis 3 qui me sont personnelles et je précise la raison de mon choix.
• Comment est-ce que je réussis ou non à répondre à ces questions existentielles ?
• Quelles sont les questions que je fuis, celles que je ne veux pas entendre ?
• Quelles sont les personnes qui m’aident à éclairer ces questions du sens de la vie ?

  L’être humain voudrait tout savoir (cueillir les fruits de l’arbre de la connaissance du bien et du mal). Mais le récit de Genèse 3 le confronte à ses limites, à son questionnement, tout en lui ouvrant des perspectives. Ne pas donner de réponse est aussi une réponse...


 

 

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Deux récits de nos origines