INTERBIBLE
À la découverte du monde biblique
comprendre la biblearchéologiegroupes bibliquesinsolite
off Nouveautés
off Cithare
off Source
off Découverte
off Écritures
off Carrefour
off Caravane
off Scriptorium
off Artisans

 

 
Groupes bibliques
  lecteur
Imprimer
chronique du 1er janvier 2008
 

Le récit du déluge 1/6

L'interprétation de la Bible aujourd'hui

Nous sommes à la mi-octobre. Un arc-en-ciel de couleurs se déploie dans la nature des Laurentides. Hier, il pleuvait à en boire debout! Je me suis mis à penser au prochain thème de la Première Alliance que j’offrirais à votre réflexion.

  Le déluge! me dis-je! Ce simple mot évoque aussitôt la violence des éléments déchaînés et la fragilité de la terre tout entière. Dès le second millénaire avant Jésus Christ, des mythes mésopotamiens ont exprimé l’angoisse de l’humanité devant l’éventualité de sa propre destruction. Comment la Bible reprend-elle les mythes du déluge ? Et pour quelles significations ? Ce sujet n’est pas facile, comme d’ailleurs beaucoup de thèmes issus des textes de la Première Alliance. Avant de vous présenter ces textes anciens et leur signification pour notre cheminement personnel et ecclésial, je vous propose d’abord une « capsule santé biblique! » sur l’interprétation de la Bible aujourd’hui. Les deux prochains numéros du Feuillet biblique y seront consacrés.

Une démarche rigoureuse

  Le message biblique s’est transmis de génération en génération tout au long des siècles. Des hommes et des femmes de toutes conditions y ont reconnu les « paroles de la vie éternelle ». En lisant la Bible, ils se sont sentis interpellés par leur Seigneur, ils ont découvert la Bonne Nouvelle du salut.

  Aujourd’hui encore, à vingt siècles ou plus de distance, les mots des écrivains bibliques nous parlent, éclairent notre actualité, s’adressent aux différentes situations que nous vivons. La Bible ne cesse d’être une Parole vivante.

  Mais si le message reste fondamentalement le même, la manière dont les hommes le comprennent peut varier. Il est important de comprendre correctement ce que la Bible veut nous dire. Le but de l’exégèse est d’essayer de dégager le sens du texte biblique, de la manière la plus sûre et la plus objective possible. Car si on comprend autre chose que ce que l’auteur a voulu dire, on passe à côté de la Parole de Dieu.

  Une fois le sens du texte compris, il reste encore une question : « Que me dit ce texte ? » ou mieux : « Qu’est ce que Dieu me dit par ce texte ? ». Il s’agit de traduire dans ma langue, dans mes propres formes de pensées, dans ma situation de vie, ce qu’a dit un homme d’une autre époque, s’exprimant d’une manière qui m’est parfois étrangère. Cet effort de traduction et d’application du message, c’est ce qu’on appelle l’interprétation (ou l’herméneutique). Chaque chrétien le fait naturellement lorsqu’il cherche à expliquer un passage biblique à un ami. Il cherche à montrer en quoi le message du texte en question s’adresse à son ami; il souligne les points communs et les différences entre la situation des hommes de la Bible (auteur ou destinataires du passage considéré) et celle de cet ami (et la sienne propre).

  Jésus a été sans aucun doute le plus grand interprète de la Bible. Si on l’appelait rabbi, maître, c’est bien parce qu’il savait non seulement expliquer l’Ancien Testament avec une autorité sans pareille (Matthieu 7, 28-29, mais aussi montrer comment son message concernait chacun de ceux qui l’écoutaient. Son interprétation de la loi en est un bon exemple (Matthieu 5, 20-48), ou encore sa réponse au sujet du divorce (Mt 19, 1-9).

Une démarche à faire en Église

  Mais comment être sûr de ne pas faire dire à la Bible uniquement ce que nous voudrions entendre? À vrai dire, nous ne le faisons pas volontairement. Mais il faut avoir l’honnêteté de reconnaître que nous sommes très forts pour trouver des raisons de croire ce que nous avons envie de croire, et de faire ce que nous avons envie de faire. Quand nous regardons un objet, nous le voyons selon une certaine perspective, sous un certain angle. Il peut nous apparaître déformé, au point que nous ne le reconnaissons pas quand nous le revoyons sous un autre angle. La même chose peut se produire pour la Bible. Nous risquons de mal la comprendre si nous ne la considérons que selon notre perspective, notre point de vue ou notre seul intérêt. Pour cette raison, nous avons besoin de prêter attention à la manière dont les autres la reçoivent et la comprennent.

  Dieu ne parle pas qu’à moi seul. Il parle, par son Esprit, à son peuple tout entier. Et si à aucun moment l’Église, ou une partie de ses membres, ne peut se prétendre infaillible dans son interprétation de la Bible, il est quand même bon de savoir comment l’ensemble du peuple chrétien a entendu le message divin. Le chrétien isolé, coupé de la « communion des saints » risque davantage d’errer que celui qui écoute le message de Dieu en communion avec ses frères. C’est pourquoi il est bon de connaître, au moins dans ses grandes lignes, l’histoire de l’interprétation de la Bible.

 

Chronique précédente :
L'affrontement du mal 6/6