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chronique du 9 décembre 2008
 

Moïse, prophète de l'Exode (3/6)

Les fonctions de Moïse

Le prophète libérateur

Moïse, se réfugie au pays de Madian. Il y épouse la fille Jéthro et a des enfants. À l'heure où il y pense le moins, Dieu l'interpelle dans le buisson ardent et lui confie la tâche de libérer son peu­ple (Ex 3 et 4). Le Seigneur profite de la circonstance pour dévoiler son nom. Dans le monde des Sé­mites, donner un nom à une personne, c'est exercer une cer­taine emprise sur elle. Dieu ici se présente comme « Celui qui est (Yahweh), celui qui est là pour son peuple ». À travers un nom quelque peu difficile à saisir, le Seigneur se révèle comme le Dieu dont la présence est protection et sécurité pour les siens.

Marqué par cette expérience du divin, Moïse reprend la route de l'Égypte et se met immédiatement au travail. Il commence d'abord par convaincre les Hébreux, puis il va affronter le Pharaon lui-même. Face à l’endurcissement de Pharaon, les dix fléaux frappent avec force le pays et manifestent la sollicitude toute-puissan­te de Dieu en faveur de la libération de son peuple (Ex 7, 8 - 11,10).

La veille de leur départ, les Hébreux vont souligner leur affranchissement par la célébration de la Pâque. La Pâque veut rappeler le rôle du Seigneur dans la libération de son Peuple. Mais un jour, la Pâque véritable, ce sera le Christ lui-même: par son sang, il va sauver tous les hommes de l'esclavage du péché. Au lendemain de la veillée pascale, Israël se met en route et échappe à la servitude en passant la mer Rouge à pied sec: le Seigneur protège donc son peuple et le sauve de l’esclavage. Il n’y pas de doute que l'auteur a amplifié l'événement en exagérant les faits, afin de mieux glorifier l'œuvre de Dieu. Ainsi, l'histoire fait place à l'épopée.

Le prophète médiateur

Moïse a servi d'intermé­diaire entre Yahweh et son peuple. Avec Dieu, il a conclu l'Alliance sur le mont Sinaï. Avec Noé, l'alliance, signifiée par l'arc-en-ciel, avait été conclue avec toute la création. Avec Abraham, l'alliance, rappelée cette fois par la circoncision, concerne seulement sa descendance. Mais avec Moïse, l’alliance engage le peuple d’Israël et doit se traduire par la soumission à la loi, en particulier par la pratique du Sabbat.

Cette notion d'alliance était tout à fait appropriée pour tra­duire d'une part la sollicitude infinie de Dieu à l'égard des hommes, et d'autre part, la liberté certaine, mais limitée, de la raison humaine. Dans ses rapports avec les humains, Dieu libérateur d'Israël, ne veut pas les traiter comme des esclaves, mais plutôt comme des alliés.

Par ailleurs, Yahweh sur la montagne du Sinaï, se manifeste à Moïse au milieu des éclairs et du tonnerre pour mieux ex­primer sa toute-puissance et la grandeur de l'occasion. Du reste, cette rencontre sera toujours considérée comme un exemple des interventions du Seigneur. Nous retrouvons quelque chose de cette manifestation à la Pentecôte, ou dé­sormais l'expérience du Cénacle deviendra le Sinaï de la Loi nouvelle.

Le prophète législateur

L'Alliance comporte d'abord le Décalogue (Ex 20, 1-17) puis un Code de lois (Ex 21-23). Une lecture attentive de cette législation mosaïque nous aide à mieux comprendre la société israélite antérieure au 10e siècle. Déjà au 18e siècle avant J.-C., Hammurabi, roi de Babylone, avait publié un code de lois, célèbre à l'époque et connu de tout le monde ancien. Ce code est gravé sur une stèle, conservée au musée du Louvre. Un parallèle entre ces deux législations permet d'y retrouver plusieurs res­semblances. Cependant, le code d'Hammurabi se montre plus sévère dans l'imposition des peines. Quant aux dix commandements (Ex 20, 1-17), on peut les comparer à un code de lois morales de l'ancienne Égypte, le Livre des Morts. Voici quelques points de ressemblance : « Je n'ai pas volé, je n'ai pas fait tuer d'homme, je n'ai pas dit de mensonge, je n'ai pas été calomniateur, je n'ai pas été adultère, je n'ai pas maltraité mon père, je n'ai pas fait de faux ser­ments, je n'ai pas méprisé Dieu ». On conserve les tables de la Loi dans un coffret dans l’Arche d'Alliance (Ex 25, 10), qui devient avant tout le signe de la présence de Dieu au milieu des siens.

Enfin, Moïse meurt sur le mont Nébo (Dt 34). Moïse disparaît comme il a vécu, laissant toute la place à Dieu et s'éclipsant derrière l'œuvre à laquelle le Seigneur l'avait appelée. Pour lui, pas de terre promise, et après sa mort, nulle trace de son tombeau. Le peuple de Dieu suivra désormais un autre chef, Josué. Cependant, Moïse sera toujours considéré comme le pro­phète par excellence de l'Ancien Testament.

Pour votre réflexion personnelle...
En quelques phrases, pouvez-vous résumer ce que vous avez appris sur Moïse dans cette présentation. Quels éléments retenez-vous pour progresser dans votre vie chrétienne?

 

 

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Moïse, prophète de l'Exode (2/6)