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Groupes bibliques
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chronique du 15 novembre 2011
 

Comment naît un groupe biblique?

Si vous songez à organiser un groupe biblique, vous ressentez probablement bien des insécurités et vous vous posez bien des questions. Il est normal que des difficultés se manifestent, et il est important de vous convaincre qu'elles peuvent toutes être surmontées.

     Certaines questions que vous vous posez ont trait au début du projet, d'autres à la première phase de sa réalisation, d'autres encore à la première rencontre. Malgré le caractère un peu artificiel de cette distinction, nous la retiendrons ici parce qu'elle fournit un cadre utile pour aborder les différentes questions.

Avant même de commencer

     Qui? Où? Quand? Comment? Que de questions pratiques se posent à l'organisateur de bonne volonté qui n'a jamais encore mis sur pied un groupe biblique! Essayons de les regarder une à une.

Qui? Combien de personnes?

     L'expérience montre qu'idéalement, le groupe devrait se composer de huit à dix participants, douze au grand maximum. C'est un nombre idéal non seulement pour les groupes bibliques, mais pour tous les groupes de travail et d'échange. Un groupe de huit à dix participants est suffisamment restreint pour que tous arrivent à se connaître, à se faire confiance, à s'apprécier, et aussi pour que tous aient la possibilité de s'exprimer, de poser leurs questions et d'apporter leurs éléments de solution. Il est en même temps suffisamment large pour que la diversité soit enrichissante, et pour que l'absence de quelques-uns à une réunion ne réduise pas le groupe à un nombre trop restreint. Si, lors des inscriptions ou de la première rencontre, vous aviez douze personnes ou plus, il serait vraiment préférable de former deux groupes.

Semblables ou différentes?

     Le groupe biblique doit-il de préférence réunir des gens de même âge? De même formation intellectuelle? Y acceptera-t-on aussi bien des pratiquants que des non-pratiquants? Le groupe pourra-t-il être œcuménique?

     En règle générale, la diversité est un facteur positif. Des points de vue différents et des expériences diverses enrichissent le groupe; ainsi, le groupe diversifié permet à ses membres de faire une véritable expérience d'Église. Il faut cependant être conscient qu'un groupe où les gens sont très différents est aussi plus difficile à animer. Les occasions de friction et d'incompréhension sont plus nombreuses, et il est difficile de se respecter quand on n'a pas le même rythme de fonctionnement et la même facilité de travailler en groupe.

     À l'inverse, un groupe dont les membres se ressemblent beaucoup démarrera plus facilement, et les rencontres se dérouleront probablement d'une façon relativement harmonieuse. À la longue cependant, l'usure peut se faire sentir plus vite que dans un groupe dont les participants sont très différents.

     À vous donc de voir ce qui est possible et souhaitable dans votre milieu. Votre décision d'ouvrir le groupe à tous ceux qui le désirent ou en réserver l'accès à une certaine catégorie de personnes (quitte à former plusieurs groupes différents qui pourraient se rencontrer occasionnellement) dépendra en grande partie des possibilités que vous avez de compter sur un animateur compétent.

     En ce qui concerne les groupes bibliques, il semble important de s'assurer que tous sont à peu près au même niveau de connaissance de la Bible. Si quatre membres ne connaissent pratiquement rien de la Bible alors que quatre autres s'y retrouvent facilement, les quatre premiers seront perçus comme un poids qui ralentit le groupe. Si une ou deux personnes seulement ne savent à peu près rien de la Bible, elles risquent de se sentir découragées par l'aisance et le rythme des autres, d'hésiter à poser leurs questions de peur de ralentir le groupe, et de développer une tendance à écouter les autres. La situation est différente quand une ou deux personnes connaissent mieux la Bible que l'ensemble des participants. Moyennant une bonne animation, elles pourront être une précieuse ressource pour le groupe.

     Une personne qui connaît bien la Bible rendra donc de grands services au groupe. Mais la lecture du texte n'est pas la seule préoccupation du groupe biblique : il y a aussi la lecture de la vie. Puisque les groupes bibliques rassemblent habituellement des adultes, on se rappellera que chaque participant constitue pour le groupe une ressource importante sur laquelle ce dernier pourra compter. Chacun est là en effet avec son bagage d'expérience vécue, de connaissances, d'habiletés professionnelles et personnelles, de sensibilités. Voilà qui est très précieux pour le partage sur la signification du texte dans la vie concrète.

 

Paul-André Giguère, bibliste et théologien

 

Chronique précédente :
Et si personne ne connaît bien la Bible?