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Groupes bibliques
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chronique du 27 décembre 2011
 

La première rencontre


La première rencontre du groupe est sans aucun doute la plus importante, et la personne qui la prépare doit le faire très sérieusement. Une de ses caractéristiques est l'insécurité : il n'est pas sûr d'être à la hauteur de la tâche, de frapper à la bonne porte, de pouvoir se sentir à l'aise avec les autres personnes. Vous le comprendrez facilement si vous retrouvez, dans votre propre expérience, les sentiments que vous avez vous-même éprouvés en vous rendant à une session ou à un cours.

     C'est la raison pour laquelle on pourrait dire, sans exagérer, qu'à la première rencontre, le bon organisateur investit 50% de ses énergies à créer et à maintenir un climat sécurisant, accueillant et chaleureux. Dans ces conditions, les participants pourront exprimer en toute confiance leurs désirs et leurs intérêts réels. Sinon, ils seront plutôt portés à souscrire à ce que vous leur proposerez (après tout, diront-ils, vous êtes censé connaître votre affaire). Tôt ou tard, cependant, lors des réunions suivantes, il faudra subir la confrontation entre les attentes réelles des participants et ce que vous aurez proposé.

     Passons donc en revue les étapes à parcourir pour assurer le succès de la première rencontre.
On pourrait en dénombrer huit :

1. Créer un environnement approprié
2. Accueillir les gens
3. Faire connaissance
4. Préciser les objectifs
5. Fixer une démarche
6. Prévoir des moments de vérification
7. Désigner l'animateur
8. Questions pratiques

1. Créer un environnement approprié

     Il serait utile que déjà vous ayez un environnement susceptible d'engendrer un climat chaleureux dans le local de la rencontre : Bible de lutrin, affiches bibliques, parole biblique bien choisie inscrite sur un carton ou au tableau, s'il y en a un, disposition des chaises qui ne donne pas l'impression d'une conférence, mais facilite l'échange entre toutes les personnes, musique douce, éclairage qui favorise davantage l'intimité que la transmission d'informations, etc.

2. Accueillir les gens

     N’oubliez personne! Accueillez les gens chaleureusement, vous montrant heureux de faire la connaissance des inconnus, autant que de retrouver des personnes que vous connaissez déjà. Si vous voyez qu'une personne reste seule, essayez de lui présenter quelqu'un que cous connaissez déjà. Si vous êtes deux personnes pour animer cette première rencontre, assurez-vous qu’une des deux reste à la porte pour accueillir et mettre à l'aise les personnes qui arriveraient en retard; si vous êtes seul, demandez à quelqu'un que vous connaissez déjà d'assurer ce service.

S'il n'y a que trois ou quatre personnes

     Si plusieurs minutes après l'heure prévue, il n'y a toujours qu'un très petit nombre de personnes, tout le monde sera sûrement déçu, vous le premier. Il ne faut pas se décourager pour autant. Voici une suggestion : dans un premier temps, essayez de faire exprimer les attentes et les motivations des quelques personnes qui sont venues. Vous aurez ainsi solidifié ce petit noyau qui se sentira plus solidaire et tiendra encore plus à ce que le projet ne tombe pas à l'eau. Dites-vous alors qu'au lieu d'être seul pour mettre sur pied le groupe biblique, vous êtes maintenant quatre ou cinq. Normalement, par des contacts personnels, il devrait être possible de doubler le nombre de participants en quelques semaines, et de fixer ensuite une nouvelle rencontre initiale.

3. Faire connaissance

     L'expérience révèle qu'il n'est pas opportun de demander aux gens d'exprimer au tout début leurs attentes et leurs désirs. La glace n'est pas encore brisée, chacun reste réservé, et c'est tout à fait normal. Il vaut mieux commencer par demander aux gens s'ils se connaissent tous et de voir à ce que les présentations se fassent si c'est nécessaire.

     Il existe bien des façons de procéder pour atteindre ce but. En voici une parmi bien d'autres. Une personne s'adresse à une autre qu'elle ne connaît pas : « J'aimerais savoir qui vous êtes, ce que vous faites dans la vie, etc. » Ne laissez pas les réponses devenir des autobiographies-fleuve. Ce danger est réel, même s'il est minime, car la plupart des gens répondront plutôt brièvement. Si quelqu'un commence à s'étendre, vous pouvez doucement l'interrompre et l'inviter à abréger pour permettre à chacun de s'exprimer. Quand la personne interviewée a répondu à deux ou trois questions, elle en pose à son tour à une autre qu'elle ne connaît pas, et ainsi de suite jusqu'à ce que chacun ait été présenté.

4. Préciser les objectifs

     Voici le moment le plus important, et aussi le plus difficile, de toute la rencontre. Les gens vont ensuite se tourner vers vous. Ils attendent que vous leur disiez votre conception du groupe biblique, et que vous répondiez, directement ou indirectement, à leurs nombreuses questions. Ils veulent, en gros, savoir ce qui va se passer et ce que vous allez leur demander de faire.

Si les objectifs sont déjà fixés

     Il arrive que les objectifs aient été fixés à l'avance. Par exemple, c'est vous qui avez jugé que la formation d'un groupe biblique répondrait à un véritable besoin, comme celui d'aider les gens à mieux prier ou celui de mieux comprendre la catéchèse de leurs enfants. Habituellement, quand les objectifs sont fixés à l'avance, ils ont été plus ou moins clarifiés dans la publicité et les gens savent à quoi s'en tenir en arrivant. De toute façon, il faut leur proposer les objectifs d'une façon très claire, en montrant à quels besoins on cherche à répondre et comment la démarche proposée peut permettre d'y arriver.

     Il est très important que vous puissiez vérifier si les objectifs sont vraiment endossés par les participants et s'ils les font vraiment leurs. L'échange avec eux vous permettra éventuellement de mettre davantage l'accent ici ou là, selon les réactions qu'ils exprimeront, et ainsi de préciser ou même de modifier les objectifs.

Si les objectifs ne sont pas déterminés

     Habituellement, cependant, les objectifs n'ont pas été fixés à l'avance. C'est même préférable. Le groupe biblique fonctionnera d'une façon beaucoup plus satisfaisante et la participation des membres sera beaucoup plus forte et beaucoup plus personnelle si ce sont eux qui ont défini les objectifs. C'est toutefois une tâche souvent très ardue, et il faut prévoir y consacrer au moins la moitié de la rencontre. Nous y reviendrons dans le prochain article.

 

Paul-André Giguère, bibliste et théologien

 

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Comment former un groupe