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Connaissances de base (3/6)
 

Le trésor des Écritures

Une Grande Bibliothèque de 73 livres peut ressembler à une étagère où l’on a pris soin de bien ranger chacun des livres selon sa catégorie ou son genre. Est-ce rendre justice à la Bible que d’en rester à cette vision quelque peu figée? Certes non. La Bible est plus qu’un recueil de livres, elle est comme un corps vivant auquel on donne le nom d’Écritures.  

    Les Écritures évoquent pour moi une réalité vivante et dynamique, car elles témoignent des générations passées de croyants juifs et chrétiens qui, depuis des millénaires, ont parcouru leur existence à la recherche d’un fil conducteur qui lui donnerait du sens et de la cohérence. Ce devoir de mémoire accompagné d’un lent travail de relecture et d’interprétation, accompli par chaque génération et remis dans les mains de la suivante, est devenu le trésor des Écritures. Dans un monde où l’acte d’écrire répond au besoin de conserver, de préserver et de transmettre la mémoire des événements aux générations futures, ce travail est aussi précieux que le papyrus ou le parchemin utilisés à l’époque pour y coucher l’expérience de la vie.

    Il y a ici quelque chose de plus imposant que le volumineux livre de la Bible. Les Écritures sont le témoin privilégié du lent mûrissement du projet de Dieu de vivre une alliance, d’abord conclue avec un peuple particulier, puis offerte à l’humanité entière dans la personne de Jésus. Les Écritures témoignent du dialogue qui s’est tissé entre les gens de la Bible et leur Dieu, qu’ils appartiennent au peuple de la première alliance ou à celui de la nouvelle alliance scellée en Jésus Christ. Ce dialogue est une recherche incessante des signes de la présence de Dieu au cœur des événements de la vie en même temps qu’il exprime le désir d’entrer plus profondément dans la connaissance du mystère de Dieu. C’est à travers ce dialogue que se façonne l’identité de la personne engagée dans une démarche de foi.

    Pour les Juifs, la Bible constitue un ensemble cohérent en lui-même, depuis Genèse jusqu’à la fin des Chroniques, sans qu’il y ait une référence explicite à Jésus. Quant à nous qui lisons la Bible hébraïque, notre Ancien Testament, il est difficile de faire abstraction de la lumière qu’y projette la personne de Jésus Christ venu accomplir la Loi et les Prophètes, ou de ne pas y voir la préfiguration ainsi que la révélation du sens que reçoivent plusieurs événements de la vie de Jésus. On se rend compte de la justesse de ces mots de saint Jérôme : « Ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ ».

L’Ancien Testament dans la Bible chrétienne

    Parmi les 55 propositions du Synode des Évêques sur la Parole de Dieu, qui s’est tenu à Rome en octobre 2008, la proposition 10 affirme l’importance de l’Ancien Testament pour bien saisir la place du Christ dans l’histoire du salut :

    « Jésus a prié les psaumes et a lu la Loi et les prophètes en les citant dans sa prédication et en se présentant comme l’accomplissement des Écritures (cf. Mt 5,27; Lc 4, 21; 24,27; Jn 5,46). Le Nouveau Testament a sans cesse puisé à l’Ancien Testament les paroles et les expressions qui lui permettent de raconter et d’expliquer la vie, la mort et la résurrection de Jésus (cf. Mt 1-2 et passim; Mc 6,3; Lc 24,25-31). Dans le même temps, du reste, sa mort et sa résurrection « donnèrent à ces mêmes textes une plénitude de sens inconcevable auparavant » (Commission biblique pontificale, L’interprétation de la Bible dans l’Église, III A 2). En conséquence, la foi apostolique en Jésus est proclamée « selon les Écritures » (cf. 1 Co 15), et présente Jésus Christ comme le « oui » de Dieu à toutes les promesses (cf. 1 Co 1,20).

    « Pour ces raisons, la connaissance de l’Ancien Testament est indispensable à qui croit dans l’Évangile de Jésus Christ, parce que, selon saint Augustin, le Nouveau Testament est caché dans l’Ancien et l’Ancien est présent dans le Nouveau (cf. Quaestiones in Heptateucum, 2, 73).

    « Nous souhaitons donc que dans la prédication et dans la catéchèse, on tienne compte des pages de l’Ancien Testament, en les expliquant de manière adaptée dans le cadre de l’histoire du salut et que l’on aide le Peuple de Dieu à les apprécier à la lumière de la foi en Jésus Seigneur. »

 

Yves Guillemette

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2196. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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L'Ancien Testament, on ne saurait s'en passer

 

 

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