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Le livre de Qohélet (1/5)
 

Introduction

Qohélet, qu'on appelle aussi L'Ecclésiaste, est un livre peu connu de l'Ancien Testament. Ce petit livre écrit 200 ans av. J.C. est peut-être le plus moderne de tous les livres de la Bible! La réflexion philosophique qu'il transmet est étonnamment très proche de certains courants de pensée actuels.

    Qohélet base sa réflexion sur ses observations personnelles. Il est scandalisé de voir que tout se termine avec la mort. Il faut se rappeler qu'à cette époque, la foi juive n'avait pas encore élaboré la croyance en la résurrection. Après la mort, il n'y avait rien, ou presque rien. On parlait du shéol, le lieu des morts : un lieu sans vie, sans Dieu, sans espoir. Pour Qohélet, cette mort est d'une totale absurdité. La vie vaut-elle la peine d’être vécue? L’être humain n’arrive pas à vivre du bonheur durable auquel il aspire. Tout ce que l’humain expérimente en cette vie-ci est passager et cela n’arrive pas à procurer un bonheur solide et durable.

    Le célèbre slogan du livre est : Vanités des vanités, dit Qohélet, vanités des vanités, tout est vanité. (1, 2 et 12, 8)

    Ce qu'on traduit habituellement par « vanité » est le mot hébreu hevel. Au sens premier,  hevel décrit la buée ou la vapeur. Mais on utilise aussi ce mot de façon métaphorique pour parler de ce qui est éphémère. Donc, selon le verset cité, pour Qohélet tout est éphémère. Au long de son livre, il va spécifier les raisons pour lesquelles il affirme que toutes les expériences humaines sont éphémères. Voici quelques exemples :

    Le travail : J'ai découvert aussi que les humains peinent et s'appliquent dans leur travail uniquement pour réussir mieux que leur voisin. Cela encore n'est que vanité, course après le vent (4,4).

    L'argent : Celui qui aime l'argent n'en a jamais assez et celui qui aime la richesse n'en profite pas. Cela est aussi vanité ! (5, 9)

    Même la sagesse : J'ai fait l'expérience de beaucoup de sagesse et de science. Je me suis appliqué à connaître la sagesse et la folie, ce qui est intelligent et ce qui est stupide. J'ai compris que cela aussi c'est vanité, courir après le vent (1,16b-17).

    Le bilan de son expérience : Le sage meurt tout comme le sot et les hommes ne se souviennent pas plus de l'un que de l'autre. Pourquoi en est-il ainsi ? Alors je déteste la vie. En effet, je trouve détestable ce qui se fait sous le soleil puisque tout est vanité, course après le vent (2,16-17).

    Pourtant, il reste quand même quelque chose de positif dans la vie. Qohélet nous propose de bien savourer les plaisirs qui s’offrent à nous en vivant le moment présent. Pour lui, d’ailleurs, ces plaisirs sont vus comme des dons provenant de Dieu : Va, mange ton pain avec plaisir et bois ton vin d’un cœur joyeux, car Dieu a déjà approuvé tes actions. En toute circonstance, mets des vêtements de fête et n'oublie jamais de parfumer ton visage. Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, chaque jour de la fugitive existence que Dieu t'accorde ici-bas. C'est là ce qui te revient dans la vie pour la peine que tu prends ici-bas (9,7-9). Mais pour Qohélet, même ces plaisirs restent éphémères et vains, car ils ne sont que passagers et ils n’empêchent pas l’homme d’aboutir à la mort (6, 3-6).

    De façon provocante, Qohélet va jusqu'à dire que le sort de l’être humain ne diffère pas de celui des animaux. Tous les deux disparaissent dans la mort: Car le sort des fils d’Adam, c’est le sort de la bête, c’est un sort identique: telle la mort de celle-ci, telle la mort de ceux-là, ils ont tous un souffle identique: la supériorité de l’homme sur la bête est nulle, car tout est vanité (3, 19).

    La force des réflexions de Qohélet traverse le temps et rejoint celles de nos contemporains. Dans ma propre pratique pastorale, la lecture du livre de Qohélet a permis à quelques adolescents athées de prendre contact avec la Bible. Eux aussi cherchaient le sens de la vie et se rendaient compte de l'absurdité d'une mort sans au-delà.

    Bref, si vous voulez vous questionner sur le sens de la vie et de la mort, allez lire Qohélet.

 

Sébastien Doane, bibliste

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2225. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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Le livre d'Esther - Deux belles prières offertes aux chrétiens

 

 

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