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Le livre de Job (5/6)
 

Qui a raison?

Yahvé s’adressa à Éliphaz de Téman : ma colère s’est enflammée contre toi et tes deux amis car vous n’avez pas parlé de moi avec droiture comme l’a fait mon serviteur Job (42,7).

     Le rédacteur met dans la bouche de Dieu une approbation globale des propos de Job et un blâme sévère à l’égard de ses amis. Le mot employé pour caractériser le discours de Job évoque la solidité, l’assurance « droiture » dans la traduction de la Bible de Jérusalem. Par opposition, les propos des amis seraient marqués par la faiblesse ou l’incertitude.

     Ce jugement du rédacteur doit être nuancé. On trouve, dans les discours des amis, des expressions très heureuses du mystère de Dieu, par exemple : il prend soin du faible et du pauvre (5, 11-18), il domine tout l’univers (11, 7-12), il serait prêt à accueillir Job si celui-ci voulait se réconcilier (22, 21-30). Les trois interlocuteurs sont des croyants sincères, à la foi assez conventionnelle, qui essaient de ramener Job sur le droit chemin :

Allons. Réconcilie-toi avec lui et fais la paix;
Ainsi ton bonheur te sera rendu (22, 21)

     Leur erreur est de raisonner en théoriciens. Ils tentent d’appliquer, coute que coute, leur science théologique à la situation de Job. Mais celui-ci n’est pas un cas prévu par les manuels mais une personne qui vit un terrible drame. Devant les cris de Job, toutes les théories viennent se briser comme les vagues sur un rocher.

     Dans sa souffrance Job chemine dans l’obscurité. Tous les points de repère fournis par la Sagesse et la théologie s’effacent. Seule subsiste sa foi en Dieu, mais un Dieu tout à fait différent de celui auquel il croyait depuis son enfance. Du début à la fin, il explore ainsi diverses avenues sans trouver la brèche qui lui permettrait de reprendre contact avec ce Dieu certes tout-puissant mais familier et bienveillant. L’initiative de la rencontre devra venir de Dieu lui-même.

 

Jérôme Longtin, prêtre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2259. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

Chronique précédente :
Le livre de Job - Le coeur du drame

 

 

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