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L'Exortation apostolique Verbum Domini (4/6)
 

La rencontre du Christ Parole dans les Écritures

Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous, affirme-t-on dans le Prologue de l’Évangile selon saint Jean. Ce verset inspire la première partie de l’Exhortation Verbum Domini qui porte sur Jésus Christ, la Parole de Dieu. Ce Verbe, cette Parole, faut-il insister, c’est une personne, Jésus Christ, le Fils unique de Dieu qui nous conduit à connaître le Père et à communier à sa Vie.

     Le texte des Écritures se situe dans la logique de l’Incarnation. De même que le Verbe de Dieu a pris chair et a vécu dans un contexte historique précis, de même le texte des Écritures apporte un support physique et matériel à la Parole de Dieu dans le cours de l’histoire et de la tradition vivante de l’Église.

     Quiconque lit les Écritures se trouve à un moment où l’autre dans la situation du fonctionnaire éthiopien qui, après être allé en pèlerinage à Jérusalem, retournait chez lui (Actes 8, 26-40). Encore tout imprégné de son expérience religieuse, il lit « la bible », en particulier un passage d’Isaïe. Rejoint par Philippe qui lui demande s’il comprend ce qu’il lit, le voyageur répond : « Comment le pourrais-je si je n’ai pas de guide? »  On ne peut faire abstraction de la distance historique qui nous sépare des Écritures. Nous aussi avons besoin d’assistance pour comprendre le langage des textes sacrés et découvrir la signification du message qu’ils contiennent.

L’herméneutique

     L’Exhortation se penche ainsi longuement sur l’herméneutique de l’Écriture sainte dans l’Église (no 29-49). Entre Dieu qui parle à l’homme et l’homme qui lui répond, il y a la nécessité de discerner le sens de cette Parole qui s’est exprimée en paroles humaines, sous la conduite de l’Esprit Saint.

« La Parole de Dieu s’exprime donc en paroles humaines grâce à l’action de l’Esprit saint. La mission du Fils et celle de l’Esprit saint sont inséparables et constituent une unique économie du salut. L’Esprit, qui agit au moment de l’Incarnation du verbe dans le sein de la vierge Marie, est le même Esprit qui guide Jésus au cours de sa mission et qui est promis aux disciples. Le même Esprit, qui a parlé par l’intermédiaire des prophètes, soutient et inspire l’Église dans sa tâche d’annoncer la Parole de Dieu et dans la prédication des apôtres. Enfin, c’est cet Esprit qui inspire les auteurs des Saintes Écritures. » (no 15)

     L’herméneutique est un acte de recherche, de discernement et d’interprétation de la signification du contenu de ce dialogue qui a pris forme dans les Écritures. C’est une activité qui doit se vivre en tenant compte d’abord de l’action de l’Esprit saint tout au long de l’histoire du salut, puis dans la communion de l’Église car elle est au service de la rencontre de Jésus Christ. Elle accorde une importance à une lecture intelligente et éclairés des Écritures, grâce au travail de l’exégèse qui emploie diverses méthodes (comme la méthode historico-critique) pour mieux comprendre le texte dans son contexte historique, culturel, intellectuel.

     L’exégèse critique doit se faire dans le respect de la tradition vivante de l’Église et en lien avec la réflexion théologique. Exégèse et théologie doivent s’unir comme deux compagnes de travail pour produire une lecture canonique des Écritures et conduire à une rencontre de la Parole, le Christ. Cette herméneutique ecclésiale est utile pour aider l’animation biblique de la pastorale, la liturgie, la vie spirituelle, l’engagement dans le monde. Car dans tous ces domaines, il ne faut jamais perdre de vue l’expérience de la rencontre de Jésus Christ.

     Il y a une vive préoccupation, dans l’Exhortation,  à l’égard de la nécessité de concilier exégèse scientifique et réflexion théologique. On énumère notamment deux dangers que rencontrerait  une exégèse scientifique exclusive (no 35).

     Le premier danger, c’est de faire de l’Écriture un texte du passé de sorte qu’on ne peut « en aucune façon comprendre l’événement de la Révélation de Dieu par sa Parole qui se transmet à nous dans la Tradition vivante et dans l’Écriture. »

     Le second, c’est qu’en absence d’une herméneutique de la foi à l’égard de l’Écriture s’inscrit inévitablement une autre herméneutique, une herméneutique sécularisée, positiviste, dont la clé fondamentale est la conviction que le divin n’apparaît pas dans l’histoire humaine.

 

Yves Guillemette, bibliste

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2289. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

Chronique précédente :
L'Exortation apostolique Verbum Domini - Dieu et l'homme en dialogue (3/6)

 

 

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