INTERBIBLE
Les Écritures
les évangiles de l'ACÉBACla Bible en français courantexplorationglossairesymboles
off Nouveautés
off Cithare
off Source
off Découverte
off Écritures
off Carrefour
off Caravane
off Scriptorium
off Artisans

 

 
Exploration
  outils

Imprimer

Chemins de Carême à la rencontre de Dieu (7/7)
 

La rencontre du Christ dans sa passion avec Marc

En début d’évangile, Marc introduit Jésus en lui attribuant deux titres : Christ/Messie et Fils de Dieu : Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, fils de Dieu (1, 1). Le lecteur est donc déjà mis au courant de l’identité et de la mission de Jésus.

     Le titre de Fils de Dieu, lié à son identité, fera l’objet d’une proclamation du Père au moment du baptême : Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute ma faveur (1,11) et de la transfiguration : Celui-ci est mon Fils bien-aimé; écoutez-le (9, 7). On le retrouvera enfin dans la bouche du centurion qui regarde Jésus crucifié : Vraiment cet homme était fils de Dieu! (15, 39).

     Le titre de Christ/Messie évoque la mission de Jésus et fait l’objet de la profession de foi de Pierre quand Jésus interroge ses disciples sur l’opinion que les gens ont de lui : « Mais pour vous, leur demandait-il, qui suis-je? » Pierre lui répond : « Tu es le Christ. » (8, 29). On trouve dans cette scène le point culminant du ministère de Jésus. Après cette profession de foi, Jésus fait une première annonce de ses souffrances, de sa mort et de sa résurrection, afin d’atténuer toute conception d’un messianisme triomphant (8, 31). Suivront aussi deux autres annonces (9, 31; 10, 34). 

     On retrouve ces deux titres dans le récit de la passion, lors de la comparution de Jésus devant le grand prêtre. Cette fois, ils constituent le témoignage que Jésus donne de lui-même et ils deviendront par la suite les motifs d’accusation : Mais lui se taisait et ne répondit rien. De nouveau le Grand Prêtre l'interrogeait, et il lui dit: «Tu es le Christ, le Fils du Béni»  – « Je le suis, dit Jésus, et vous verrez le Fils de l'homme siégeant à la droite de la Puissance et venant avec les nuées du ciel. » (14, 61-62)

     La mort de Jésus est annoncée dès la dernière Cène comme un sacrifice, inspiré du sacrifice pour le péché que l’on offrait au Temple : Et tandis qu'ils mangeaient, il prit du pain, le bénit, le rompit et le leur donna en disant : « Prenez, ceci est mon corps. » Puis, prenant une coupe, il rendit grâces et la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit : « Ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui va être répandu pour une multitude » (14, 23-24). L’expression « sang de l’alliance » évoque le sacrifice de conclusion de l’alliance au Sinaï : Moïse, ayant pris le sang, le répandit sur le peuple et dit : « Ceci est le sang de l’Alliance que Yahvé a conclue avec vous moyennant toutes ces clauses » (Ex 24, 8).  L’affirmation de Jésus juste avant d’entrer à Jérusalem abonde dans le même sens : Le Fils de lui-même n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude (10, 45)

     Pour Marc, la mort de Jésus ne sert pas seulement à édifier les lecteurs chrétiens et à les soutenir dans leurs propres souffrances, mais elle témoigne du dessein salvifique :  «Jésus, selon le plan de Dieu, doit mourir pour sauver la foule des humains, obtenir l’absolution de leurs fautes et les réconcilier avec Dieu, par le moyen d’un sacrifice suprême. Ce sacrifice est reçu par Dieu, et Dieu le prouve en ressuscitant Jésus. Le vaincu devient alors vainqueur. En même temps, il met un terme à un culte désormais suranné.» (S. Légasse, « Les récits de la passion », Cahiers Évangile 112, p. 22-23).

     En ce qui concerne les responsables de la mort de Jésus, Marc indique que le procès qui conduira à la condamnation de Jésus est organisé par les autorités officielles de la nation (14, 1.43) et qu’il arrive à son terme sous la pression de la foule qui finit par convaincre Pilate jusque là réticent à condamner Jésus : Et Pilate de leur dire : « Qu’a-t-il donc fait de mal? » Mais ils n’en crièrent que plus fort : « Crucifie-le! » Pilate alors, voulant contenter la foule, leur relâcha Barabbas et, après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour être crucifié (15, 14-15).

 

Yves Guillemette, bibliste

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2310. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

Chronique précédente :
Chemins de Carême à la rencontre de Dieu : Le sacrifice de l'amour (6/7)

 

 

www.interbible.org