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L'Évangile selon saint Luc (6/7)
 

La miséricorde et le pardon

Le chapitre 15 est au cœur de l’Évangile selon saint Luc, car la révélation de la miséricorde et du pardon de Dieu est au centre de l’œuvre du salut accompli par Jésus. Dans ce chapitre, trois paraboles développent ce thème qui rejoint tous les chrétiens, qu’ils soient d’origine juive ou étrangère. Les paraboles de la brebis, de la pièce d’argent et du fils, tous perdus et retrouvés, proclament la miséricorde de Dieu qui trouve sa joie à pardonner. Les Juifs étaient familiers de l’affirmation que Dieu est plein d’amour et de pitié, de tendresse et de miséricorde, et lent à la colère. C’est l’auto définition même de Dieu lorsqu’il se révèle à Moïse. Les païens, quant à eux, découvrent un trait nouveau de la divinité qui n’a pas d’équivalence dans leur religion ou leurs mythologies. La miséricorde est la voie d’accès ouverte par Jésus à la connaissance de Dieu, à l’établissement d’une relation vivante et personnelle avec lui.

     À travers les acteurs de ces paraboles : le berger, la femme et le père prodigue, c’est le visage de Dieu que Jésus veut faire découvrir à travers son propre comportement. Cette clé de lecture nous est donnée dans l’introduction à ces trois paraboles : Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs,et il mange avec eux ! » Alors Jésus leur dit cette parabole :….. (15, 1-3).
 
     Jésus est celui par qui Dieu exprime sa joie à pardonner aux êtres humains qui se sont éloignés de lui, car chacun a du prix à ses yeux. Aucun ne peut se considérer irrémédiablement perdu et abandonné à son sort, car il y a désormais quelqu'un qui s'inquiète d'eux, qui les aime, qui est prêt à tout pour les supporter. Il y a désormais quelqu'un qui leur affirme qu'il y a de la joie chez Dieu quand un seul parmi eux se laisse toucher au cœur par son amour : C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion (15, 7).

     Dans les trois cas, la joie de Dieu est destinée à se communiquer. En effet, quel intérêt y a-t-il à se réjouir tout seul? La joie doit être partagée pour être pleinement ressentie. On retrouve la même dynamique dans la parabole du bon Samaritain, où celui-ci associe l’aubergiste à son geste de miséricorde qui, cette fois, s’est exprimée en venant au secours du voyageur gravement blessé. On comprend dès lors que Jésus appelle ses disciples à agir eux-mêmes avec miséricorde. C’est le signe distinctif de leur appartenance à Dieu : Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux (Luc 6, 36).

Un amour de Père


Dieu notre Père,
sur le seuil de ta maison,
tu guettes l’enfant qui est allé chercher son bonheur
aussi loin que ses pas pouvaient le conduire.
Ton cœur se tord à l’idée que la mort de l’enfant
serait une peine plus grande encore
que la part d’héritage perdue.
Su le seuil de ta maison,
tes entrailles frémissent comme une nuée de papillons
en apercevant le survenant
et ta joie déborde dans une double étreinte
de père et de mère.
Tu ouvres grand les portes
pour que tous communient à ta joie
d’avoir retrouvé l’enfant
que tu n’avais jamais mis à la porte de ton cœ
ur.
Sur le seuil de ta maison,
ton
autre enfant met à dure épreuve ton cœur de père,
se refusant à entrer dans la joie de la famille recréée,
jugeant que tu es trop bon
pour celui qui t’a frappé intensément
en te demandant sa part d’héritage
et qui n’est plus qu’un disparu à ses yeux.
Sur le seuil de ta maison,
tout être est attendu avec la même joie,
car pour toi nul n’est jamais trop loin.
Puisse la confiance en ta miséricorde
amener l’enfant perdu
à prendre le chemin du retour
et à renaître dans la plénitude de l’amour.

 

Yves Guillemette, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2328. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

Chronique précédente :
L'évangile selon saint Luc : L'aujourd'hui du salut (5/7)

 

 

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