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L'Évangile selon saint Jean (4/8)
 

Des signes à voir pour croire

 

En conclusion d’évangile, Jean énonce l’objectif qu’il s’était fixé et qui sert en même temps de clé de lecture : Jésus a opéré sous les yeux de ses disciples bien d’autres signes qui ne sont pas consignés dans ce livre. Ceux-ci l’ont été pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour que, en croyant, vous ayez la vie en son nom (20, 30-31). L’auteur se propose donc de nous fournir les éléments fondamentaux pour que nous puissions connaître, croire et vivre en Jésus, Christ et Fils de Dieu, soit dans le cadre d’une démarche initiale de foi, soit dans celui d’une progression dans la foi. Ainsi se réalisera la béatitude : Heureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru (20, 29).
                         
Les signes

     Le mot « signe » apparaît 17 fois dans l’Évangile selon saint Jean. De façon générale, il désigne une action de la puissance divine exercée sur des personnes tels le fils du fonctionnaire royal (4, 54), l’infirme à la piscine de Bethesda (5, 1-18), l’aveugle-né (9, 16) et Lazare (11, 47). La même puissance peut agir sur la matière, tels le changement de l’eau en vin (2, 11) et la multiplication des pains et des poissons (6, 14), ou sur la nature : la marche sur les eaux (6, 16-21).

     Ces signes ont des caractéristiques communes :

1. une situation irréversible, sans solution humaine: le manque total de vin, de mouvement, de vision ou de vie, ou le dépassement des lois de la nature;

2. l’initiative d’agir appartient à Jésus seul;

3. la divergence de vue entre les témoins de la scène et Jésus, tel l’aveuglement des pharisiens en face de la guérison de l’aveugle. Jean accentue ainsi la difficulté des humains à discerner l’intervention divine dans l’agir de Jésus.

Le discernement de foi

     Les signes sont des gestes qui  obligent les témoins à un discernement, à « voir » au-delà de leur réalité matérielle. Ils conduisent les uns à la foi, enferment les autres dans leur incrédulité. À Cana, les disciples virent la gloire de Jésus à travers le signe et ils crurent en lui. Les signes accomplis par Jésus ne laissent personne indifférent. Au-delà d’une première réaction d’étonnement, ils suscitent un questionnement sur la personne de Jésus: Nicodème vint, de nuit, trouver Jésus et lui dit: «Rabbi. nous savons que tu es un maître qui vient de la part de Dieu, car personne ne peut opérer les signes que tu fais si Dieu n’est pas avec lui» (3, 2). Ce questionnement peut donner suite soit à un refus de croire en Jésus, comme dans le cas des Pharisiens: Quoiqu’il eût opéré devant eux tant de signes, ils ne croyaient pas en lui (12, 37), soit à une foi imparfaite et hésitante, comme les foules qui le suivent à cause des signes: En vérité, en vérité, je vous le dis, ce n’est pas parce que vous avez vu des signes que vous me cherchez, mais parce que vous avez mangé du pain à satiété (6, 26). Le plus souvent, c’est une foi où s’entremêlent la curiosité et l’enthousiasme, une foi qui devine que Jésus vient de Dieu, sans toutefois percevoir son identité profonde.

     La véritable finalité des signes est de conduire à une foi authentique et affermie, comme celle du fonctionnaire romain : Le père constata que c’était à cette heure même que Jésus lui avait dit: «Ton fils vit.» Dès lors, il crut, lui et toute sa maisonnée (4, 53). Les signes révèlent d’une part l’identité de Jésus (c’est ce que découvre l’aveugle-né au terme de son cheminement), et d’autre part le don de la vie que suggèrent certaines réalités comme la nourriture impérissable qui procure la vie, opposée à la manne qui n’a pas pu éviter la mort à ceux qui en ont mangé. Cependant les signes ne sont pas nécessaires. Par exemple, les Samaritains croient en Jésus sans avoir besoin de signe, mais uniquement sur sa parole: Bien plus nombreux encore furent ceux qui crurent à cause de sa parole à lui... (4, 41-42); Marthe exprime sa foi en Jésus avant même qu’il ressuscite son frère en s’appuyant sur son unique parole: Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, je crois que tu es le Fils de Dieu, Celui qui vient dans le monde (11, 25-27).

 

Yves Guillemette, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2314. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

Chronique précédente :
L'Évangile selon saint Jean - « Venez et voyez » (3/8)

 

 

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