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L'Évangile selon saint Jean (8/8)
 

Un talent d'érivain au service de la révélation

 

Nous serions limités dans nos moyens d’expression si nous ne pouvions utiliser que le sens premier des mots, c’est-à-dire le sens logique. Prenons par exemple le mot « cœur » qui désigne l’organe moteur de tout corps animal. Mais dans son sens figuré, le même mot est utilisé dans beaucoup d’expressions. On se trouve au cœur d’une ville ou au cœur d’une foule. On peut s’en donner à cœur joie lors d’une fête. Certains ont le cœur sur la main quand il s’agit de rendre service. Ces expressions relèvent du langage symbolique. Il n’est pas nécessaire de les expliquer, sinon elles perdraient leur pouvoir évocateur. Elles traduisent quelque chose de vrai que l’on comprend aisément parce qu’elles font image. On ne doit pas se surprendre que les écrivains sacrés aient eu recours au langage symbolique pour parler des vérités spirituelles et invisibles qui sont parfois difficiles à comprendre.

Des images évocatrices

     L’évangéliste saint Jean est passé maître dans l’usage du langage symbolique pour nous faire pénétrer au cœur des vérités divines révélées par le Christ Jésus. Comme une source d’eau vive, Jésus étanche notre soif de connaître Dieu; comme le pain de vie, son enseignement est la nourriture indispensable qui nous fait grandir dans la foi et nous aide à discerner le projet de Dieu pour nous; comme le berger guide et protège ses brebis, Jésus est le bon pasteur qui nous rassemble et donne sa vie pour nous; comme les sarments sont unis au cep de vigne, ainsi le Christ est la vigne à laquelle nous devons nous fixer solidement pour vivre en communion avec lui et le Père. Au cours de la Cène, Jésus pose un geste symbolique qui résume toute sa vie: le lavement des pieds de ses disciples. De même qu’il s’est fait le serviteur de l’humanité, ainsi, en mémoire de lui, devons-nous perpétuer son amour en nous mettant au service les uns des autres. Ce langage symbolique permet de saisir la vérité de la personne et de l’œuvre de Jésus, le Christ et le Fils de Dieu, ainsi que la vérité de ceux et celles que la foi fait naître à la vie de fils et filles de Dieu.

Jeux de mots et malentendus

     Jean révèle aussi son talent d’écrivain en faisant usage de jeux de mots et de malentendus, toujours au service de la vérité qu’il veut communiquer à propos de Jésus. Il faut préciser que les jeux de mots, évidents dans la langue grecque, le sont moins en français. Par exemple, dans sa conversation avec Nicodème, Jésus déclare que le Fils de l’homme doit être élevé afin que ceux qui croient en lui aient la vie en plénitude. Le verbe grec utilisé a le double sens d’élever et d’exalter. Jean évoque ici l’élévation physique de Jésus sur la croix. Mais ce sera en même temps le moment de son exaltation auprès du Père et de la révélation de la gloire de Dieu. Jean voit déjà dans l’élévation de Jésus sur la croix la puissance vivifiante de la résurrection. Dans sa mort, Jésus donne sa vie et, par le fait même, il donne vie aux croyants. La même idée est présente dans la comparaison du grain de blé qui doit mourir en terre afin de porter du fruit.

     Certains malentendus nous font sourire. Par exemple, après le départ de la Samaritaine, Jésus retrouve les apôtres qu’il avait envoyés au village pour se procurer de la nourriture. Il leur cause toute une surprise quand il leur annonce qu’il a déjà trouvé sa nourriture. Celle-ci étant de faire la volonté de son Père, il avait effectivement été rassasié puisqu’il avait suscité la foi dans le cœur de la Samaritaine qui, par surcroît, était devenue la première évangélisatrice de son peuple. Jésus ne pouvait avoir de table mieux garnie !

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Note de l'auteur

Je termine ici la présentation de quelques clés de lecture de l’Évangile selon saint Jean. À partir de la semaine prochaine, je vais consacrer la chronique au rapport de Jean avec le judaïsme de son temps. La question mérite d’être bien comprise car le Judaïsme y est souvent présenté sous un angle péjoratif.  

 

Yves Guillemette, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2318. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

Chronique précédente :
L'Évangile selon saint Jean - L'accueil du don de Dieu par la foi (7/8)

 

 

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