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Les miracles de Jésus (2/6)
 

Le miracle existe!


Le miracle existe, c’est un fait! Bon an mal an, dans les cabinets de médecins et les hôpitaux, des guérisons inexplicables sont constatées par des spécialistes auprès de patients ayant reçu un diagnostic de mort prochaine. Dans les processus de béatification et de canonisation d’un nouveau saint, un comité de médecins et de scientifiques, croyants et incroyants, est formé pour étudier objectivement un cas de guérison miraculeuse présenté comme le fruit de l’intercession du « candidat » au martyrologe. Le rôle de ce comité scientifique est simplement de garantir, qu’au niveau des connaissances actuelles de la médecine, la guérison étudiée est incompréhensible. Encore aujourd’hui, les responsables religieux des grands sanctuaires (tels Lourdes, Sainte-Anne-de-Beaupré, Oratoire Saint-Joseph) reçoivent chaque année des témoignages de pèlerins affirmant avoir été guéris par la prière d’intercession du saint invoqué (Notre-Dame, sainte Anne, saint Joseph). Très près de nous, un célèbre thaumaturge du 20e siècle, le saint Frère André, n’a-t-il pas laissé sa marque autant dans l’imaginaire collectif que dans le paysage bâti montréalais ? Si, aujourd’hui comme hier, des guérisons miraculeuses sont constatées, attribuées à l’intercession de tel saint ou de tel thaumaturge, pourquoi refuserait-on à Jésus ce pouvoir, mettant en doute la véracité des miracles de l’évangile ?

Miracles dans la Bible

     Dans la bible, les récits de miracles se trouvent surtout du côté du Nouveau Testament. On en trouve curieusement bien peu dans l’Ancien Testament. Outre les actes sauveurs de Dieu qui intervient pour sauver son peuple lors des évènements de l’Exode (libération d’Égypte, marche au désert, installation en terre promise) et quelques naissances miraculeuses en faveur de couples stériles, les miracles qui offrent le plus de ressemblances avec ceux de Jésus sont racontés dans les cycles d’Élie et d’Élisée (1 Rois et 2 Rois). Parmi ceux rapportés, on notera qu’Élie et Élisée, tout comme Jésus, opèrent des miracles alimentaires (1 R 17, 7-16; 2 R 4, 1-7) – dont une multiplication des pains (2 R 4, 42-44) - ressuscitent des enfants (1 R 17,17-24 ; 2 R 4,32-37), et qu’Élisée purifie un lépreux (2 R 5,1-14).

     Au Nouveau Testament, les miracles se concentrent surtout dans nos quatre évangiles et ont tous Jésus pour sujet. Les Actes des Apôtres rapportent bien aussi quelques miracles de Pierre, Jean ou Paul, mais le sujet de ces miracles est encore Jésus puisque c’est par sa puissance de ressuscité que les Apôtres disent agir.

     Les miracles de l’Ancien Testament ont une signification et un but différents de ceux rapportés par les évangiles. Rapportant les haut-faits de Dieu en faveur de son peuple, les miracles ne sont pas là pour convaincre des non croyants. Ils ont un but pédagogique, celui de rafraîchir la mémoire du peuple de Dieu afin de le rendre plus attaché à son Dieu, plus fidèle à l’alliance.

     Les récits de miracles de Jésus dans les évangiles ressemblent curieusement plus à ce qu’on peut lire dans les littératures extra-bibliques qu’à ce qu’on trouve dans la Bible même! On connaît des biographies de thaumaturges grecs ou juifs de l’Antiquité (comme les deux mentionnés précédemment, Apollonios de Tyane et Rabbi Hanina Ben Dosa) qui rapportent les guérisons attribuables à ces guérisseurs, et qui ont pour but évidemment d’exalter le thaumaturge. Les récits de guérison des évangiles semblent emprunter à ce genre littéraire un « pattern » : description de la maladie, intervention du guérisseur, réaction du miraculé et/ou de la foule spectatrice.

     On ne doit pas se surprendre de ce que les auteurs du Nouveau Testament puisent leur inspiration dans des littératures autres, même païennes. Les récits de guérisons des évangiles ne seraient d’ailleurs pas le seul emprunt de la Bible à d’autres littératures. Cela prouve simplement que les croyants de l’Antiquité juive ou chrétienne ne vivent pas en vase clos, subissent des influences du monde dans lequel ils vivent. Si les évangélistes empruntent à des auteurs rapportant des miracles de thaumaturges autres, c’est que leur but est le même, faire l’apologie de leur maître, convaincre du pouvoir miraculeux de Jésus.

Qui est-il donc ?

     « Qui est-il donc pour que la mer et les vents lui obéissent ? » (Mt 8,27).
     « Jamais on a entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’un aveugle de naissance » (Jn 9,32).
     « Il fait entendre les sourds et parler les muets ! » (Mc 7,37).
     « Quelle est cette parole ? Il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs et ils sortent ! » (Lc 4,36).

     Le miracle à lui seul ne conduit pas nécessairement à la foi en Jésus, mais il étonne et pose la question de son identité. Il est une porte d’entrée dans la maison du « croire », certains en franchiront le seuil, d’autres resteront dehors.

 

Patrice Bergeron, bibliste

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2424. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

Chronique précédente :
Les miracles de Jésus : 1- Le miracle ne pas vas de soi! (1/6)

 

 

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