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La Sagesse (1/6)
 

1- Le livre des Proverbes

 

 

La présente série va esquisser le thème de la Sagesse dans les écrits sapientiaux du Premier Testament. On y compte sept livres dont l’écriture s’échelonne du 8e siècle à l’an 50 avant notre ère. L’horizon est immense  et l’ébauche qui sera  faite de ce sujet pourrait être un prélude à un approfondissement de ce trésor riche en expériences humaines et spirituelles.

     La Sagesse! Que sous-tend ce concept? Dans  Proverbes,  elle est personnifiée et a partie liée avec Dieu; aux livres de Job, de la Sagesse et dans Qohèlet, elle a une parenté avec la crainte de Dieu; et le Siracide, pour sa part, l’identifie à la Loi.

     Le Livre Les Proverbes est « une collection de collections » d’origine et de dates diverses. Il emprunte aux littératures de sagesse traditionnelle de différents peuples du Proche-Orient -sumériens, babyloniens, cananéens, voire égyptiens, peuples fréquentés tout particulièrement lors des exils successifs du peuple hébreu.

     D’entrée de jeu, l’auteur met sa rédaction sous le patronage d’un roi influent : Proverbes de Salomon, fils de David, roi d’Israël (1, 1), cela ne nuira pas... Il tient à transmettre une expérience morale et religieuse qui constitue en fait une éducation, une pédagogie, ce dont  les deux sections dites salomoniennes qui contiennent les matériaux les plus anciens (10, 1 - 22, 16; 25-29) illustrent largement, avec 503 sentences.

     En premier, on aimerait savoir quelle est l‘identité de la Sagesse, son origine, ses attributs, à qui elle s’adresse, quel est son rôle et son enseignement.

     D’emblée, la Sagesse s’auto-proclame avec assurance -Moi.. Je-,  parle d’elle comme « d’un savoir-faire » qui conduit à la réussite, comme d’une compétence d’ordre pratique, d’une capacité de réflexion, de discernement : N’est-ce pas la Sagesse qui appelle? et l’intelligence qui donne de la voix? (8, 1). Moi, la Sagesse, j’habite avec le savoir-faire, je possède la science de la réflexion (8, 12).

     Personnifiée, elle apparaît humaine, très incarnée, reflétant le bon sens du peuple soumis à la raison, et, certainement, tout l‘héritage spirituel d‘Israël. Elle affirme qu’elle est créée par Dieu, engendrée, avant la naissance du  cosmos, et décrit aussi, avec emphase et fierté, le rapport singulier qu’elle a avec le Créateur : Yahvé m’a créée, prémices de son oeuvre, avant ses oeuvres les plus anciennes. Dès l’éternité, je fus établie, dès le principe, avant l’origine de la terre (8, 22-23).

     Antérieure à toute créature (v. 24), associée de Dieu en qui elle reconnaît son origine, en totale dépendance à son égard, elle ose dire le bonheur qu’elle procure à Dieu : Je fus maître d’oeuvre à son côté, objet de ses délices chaque jour, jouant en sa présence en tout temps, jouant dans son univers terrestre; et je trouve mes délices parmi les hommes (8, 30-31).

     À qui parle-t-elle? On pourrait penser qu’elle s’adresse avant tout aux rois, aux juges, notables et nantis. Non, ce n’est pas dans l’atmosphère feutrée d’un club sélect de scribes qu’elle prononce son discours (1, 2-3) mais  près des portes, à l’entrée de la ville, à la place du marché où les voies se rejoignent, et où s’entrecroisent des gens de toutes catégories qui palabrent et vaquent à leurs affaires. Elle  s’adresse aux naïfs, aux sots (8, 4-5), aux pauvres, à tous les humains. Cet aspect d’universalité est accentué, sans aucune référence à l’histoire du salut, telle que décrite dans Exode et le Deutéro-Isaïe.

     Intermédiaire entre Dieu et les hommes, elle exhorte tous les humains, elle supplie d’écouter : J’appelle... Apprenez... Écoutez... Prenez ma discipline (8, 4. 6-10):
Heureux l’homme qui m’écoute... Car celui qui me trouve a trouvé la vie et il a rencontré la faveur du Seigneur (8, 34-36).

     Cela dit, elle ne fournit pas le contenu de son enseignement qu‘on peut déduire cependant des concepts qu’elle privilégie: vérité, justice, droiture, honnêteté, bonne conduite, et qui mettent l’accent sur l’agir moral et religieux : La crainte du Seigneur est le principe du savoir; sagesse et éducation, seuls les fous s’en moquent... La crainte du Seigneur est une discipline de sagesse; avant la gloire : l’humilité  (1, 7;  15, 33; aussi 9, 10). 

     En résumé, la Sagesse issue de Dieu établit un lien entre le Créateur, l’univers et les humains. Don de Dieu, elle agit pour assurer l’ordre du monde; elle soutient ceux qui l’écoutent et qui, par leurs efforts, se l’approprient dans une confiance chaleureuse et filiale.

 

Julienne Côté, CND

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2454. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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