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La Sagesse (2/6)
 

2- Le livre de Job

 

 

Le Livre de Job, écrit sans doute, dans sa version finale, au 3e siècle avant Jésus Christ, donc au retour difficile de l’Exil, présente la vie d’un homme juste, reconnaissant son Dieu au plus profond de son être, lui remettant sa destinée entre les mains (1, 1-10). Puis, les malheurs se succèdent et cet homme, droit et intègre, ploie sous les épreuves (1, 13-19). Aux dires de son entourage, les souffrances qui l’accablent et le détruisent, seraient liées à son péché, car la souffrance est toujours une punition du mal commis. L’homme éprouvé proclame alors avec force son innocence, rejette les certitudes établies, les consolations trop faciles, ainsi que les réponses que les sages lui présentent.  Aussi, il se questionne sur Dieu, sa bonté, conteste sa justice, sa sainteté, sa Sagesse, jusqu’à oser Le rendre directement et vigoureusement responsable de ses malheurs. 

     Par touches successives, l’auteur évoque la sagesse humaine, faite d’observations, fruit de l’expérience et du discernement (4, 21; 12, 2.13.14; 15, 2.18; 26, 3); elle est là, présente dans le savoir-faire de l’artisan, du paysan, de l’ingénieur habile qui travaille à la surface du sol ou dans les entrailles de la terre (28, 1-12). Mais persiste la question: d’où vient-elle, la Sagesse si désirable, mais introuvable? Sa source, d’où jaillit-elle? S’arrête-t-elle au passage de la mort?

La Sagesse d’où provient-elle? Où se trouve-t-elle l’Intelligence?

     La pensée de l’homme chemine jusqu’au moment où elle découvre que la Sagesse n’est nulle part dans le monde (28, 12-22), que l’être humain ne pourra jamais s’en emparer, ni l’acheter. Elle est l’apanage du Très-Haut, le seul garant et source de la Sagesse. Et Dieu connaît son lieu de résidence : Dieu seul en a discerné le chemin, il a su, lui, où elle réside... Lorsqu’il voulut donner du poids au vent, jauger les eaux avec une mesure; quand il imposa une loi à la pluie, une route au roulement du tonnerre,
Alors il la (la Sagesse) vit et l’évalua, il la pénétra et  même la scruta (28,  23. 25-27).

     Dieu vit donc la Sagesse au moment où il organisait le monde dans l’équilibre des forces cosmiques (28, 24-25), il a su aussi poser les fondements de la Sagesse dans l’histoire, puisqu’il en est l’origine. Et le coeur humain peut cheminer et rechercher sans cesse   l’origine insondable de la Sagesse, « cette dimension de l’identité du Créateur ».

     Cet éloge de la Sagesse (chapitre 28) s’inscrit  après l’expression de la foi spontanée de Job (1, 11 - 3, 4, 11-19), ainsi qu’après le cheminement aride et tourmenté dans lequel les épreuves le plongent; cet éloge laisse entrevoir l’éclaircie où  Dieu conduit son ami et  anticipe la position finale du juste. Les discours véhéments d‘Éliou (32-35), ceux de Job,  refusant de se satisfaire du non-sens, vont perdre de leur âcreté. À la suite des discours du Seigneur (38, 1 - 40, 2; 40, 6 - 41, 26),  dans une confrontation ultime, Dieu demande une réponse,  et Job reconnaît petit à petit les signes; il entre dans le silence, il lâche prise : Dieu n‘a pas à donner le bonheur à l‘homme qui atteint la perfection morale : Je ne fais pas le poids, que te répliquerai-je? Je mets la main sur ma bouche (40, 4).

     Puis, l’homme confesse que la souffrance demeure pour lui un mystère, mais il peut expérimenter en elle la présence divine : Je sais que tu peux tout et qu’aucun projet n’échappe à tes prises... Eh oui! J’ai abordé sans le savoir, des mystères qui me confondent... Je ne te connaissais que par ouï-dire, maintenant, mes yeux t’ont vu. Aussi, j’ai horreur de moi et je me désavoue sur la poussière et sur la cendre (42, 2-3. 5-6).

     Ainsi, au terme de son épreuve, Job, le juste, sans connaître le dernier mot de sa destinée, offre sa confiance à l’action insondable de Dieu et, dans l’abandon, s’en remet à la bonté et à la magnanimité de son Seigneur. Voilà la sagesse très humble que l‘homme  croyant, dans l‘amour et l‘obéissance, peut offrir à son Créateur : Puis, il (Dieu) a dit à l’homme : La crainte du Seigneur, voilà la sagesse. S’écarter du mal, c’est l’intelligence (28, 28).

 

Julienne Côté, CND

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2455. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.


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