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La Sagesse (4/6)
 

4- Le livre de la Sagesse

 

 

L’importante littérature sapientiale du Premier Testament connaît son apothéose dans le livre de la Sagesse, écrit en grec, au premier siècle avant J. C. L’auteur vivant en Égypte s’ouvre aux concepts de la philosophie grecque qu‘il prend soin toutefois d’imprégner de la foi de ses ancêtres juifs.

     L’éloge de la Sagesse occupe une place de choix dans la première partie de l’oeuvre (1-10). L’auteur reprend plusieurs éléments des précédents livres sapientiaux : l’origine de la Sagesse, sa nature, ses attributs, sa capacité à gérer l‘univers (8, 5-6; 7, 2). Il insiste sur son identification avec l’esprit du Seigneur (7, 22) qui remplit tout l’univers (1, 7) et qui soutient les croyants dans la voie de la vérité. Voici quelques traits  de la Sagesse personnifiée par une suite de vingt et un adjectifs : Car il y a en elle un esprit intelligent, saint, unique.., aimant le bien... bienfaisant, ami de l’homme ... (7, 22). Elle  (Sagesse)  est un effluve de la puissance de Dieu et une émanation pure de la gloire du Tout-Puissant...  elle est un reflet de la lumière éternelle, le miroir sans tache de l‘activité de Dieu et l‘image de sa bonté (7, 25-26).

     Cette Sagesse au-dessus de toutes les richesses (7, 8) possède le pouvoir de tout renouveler au cœur de chaque humain. Ainsi, à la suite du roi Salomon, le sage par excellence, tout croyant est appelé à reconnaître la valeur inestimable de la Sagesse et à prier Dieu pour l’obtenir, Dieu qui  peut seul  la donner (1, 10; 7, 7). Cette demande doit jaillir d’un cœur humble qui obtiendra les biens pour une vie morale et religieuse selon le désir de Dieu (7, 12). La Sagesse est un esprit ami des hommes ... (1, 6). Au long des âges, elle passe dans les âmes saintes pour former des amis de Dieu... 7, 27).

     Le livre de la Sagesse s’attarde au thème de la mort qui, pour les insensés, est « un mal sans remède » (2). Or, Dieu, dès le début du livre, déclare : Dieu n’a pas fait la mort (1, 13 ) - entendons la mort spirituelle. Il ne prend pas plaisir à la perte des vivants, il a créé toutes choses pour qu’elles soient (1, 12-14).

     En effet, comment Dieu aurait-il pu faire la mort qui nous arrache à Lui? Or Dieu a créé l’homme pour qu’il soit inccorruptible et il l’a fait image de ce qu’il possède en propre (2, 23). Le commencement de la Sagesse, c’est le désir d’être instruit par elle, vouloir être instruit c’est l’aimer, l’aimer, c’est garder ses lois, observer ses lois, c’est être assuré de l'incorruptibilité, et l'incorruptibilité rend proche de Dieu (6, 17-19).

     Voilà une bonne nouvelle! C’est la première fois, en ce qui a trait à la récompense des justes, qu’un auteur parle d’incorruptibilité pour ceux qui vivent selon la justice, en évitant les égarements à l‘égard de la Loi.

     Dans la troisième partie (10-19),  une réflexion s’amorce quant à l’action de la Sagesse dans l’Histoire (10, 1 - 11, 3). Le texte évoque les malheurs qui frappent le peuple hébreu en terre d’Égypte, ainsi que les catastrophes que les Égyptiens vont connaître, comme conséquence de  leur idolâtrie (13, 1 - 19, 7). L’auteur reprend alors pour les nations la doctrine de la rétribution dans sa version la plus inhumaine (19, 8-22). Cette démonstration de toute-puissance souveraine ne doit pas jeter dans l’ombre l’attitude de compassion de Dieu qui ne peut se livrer à la vengeance, qui sait s’approcher de ceux qui s’éloignent de Lui, et leur inspirer la conversion :  Tu as pitié de tous, parce que tu peux tout, tu fermes les yeux sur les péchés des hommes, pour qu’ils se repentent. Tu aimes en effet tout ce qui existe... Et comment une chose aurait-elle subsisté, si tu ne l’avais voulue? (11, 23-25).

     Car ton esprit incorruptible est en toutes choses. Aussi est-ce peu à peu que tu reprends ceux qui tombent; tu les avertis, leur rappelant en quoi ils pèchent, pour que, débarrassés du mal, ils croient en toi, Seigneur (12,  2). Et encore : Mais toi, dominant ta force, tu juges avec modération... (12, 18).

     Ainsi, d’un livre à l’autre, la Sagesse, au caractère intemporel, nous conduit à la Bonne Nouvelle du Nouveau Testament.

 

Julienne Côté, CND

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2457. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.


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La Sagesse
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5- Le livre de Qohélet


 

 

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