INTERBIBLE
Les Écritures
les évangiles de l'ACÉBACla Bible en français courantexplorationglossairesymboles
off Nouveautés
off Cithare
off Source
off Découverte
off Écritures
off Carrefour
off Caravane
off Scriptorium
off Artisans

 

 
Exploration
  outils

Imprimer

Les centurions dans les récits du Nouveau Testament (2/6)
 

2- Le centurion de Capharnaüm  
(Matthieu 8, 5-13)

 

 

Le centurion de Capharnaüm  qui aborde Jésus est le premier païen à intervenir dans l’évangile. Rappelons que les centurions représentent le pouvoir de l’occupant romain et qu’ils sont craints. Mais voilà qu’un centurion « supplie » Jésus : comportement incongru pour un non croyant, de surcroît en autorité!

     Autre surprise : le centurion supplie Jésus pour un serviteur malade! Une requête unique en son genre dans les évangiles. S’agit-il d’un vieux serviteur, dans la famille depuis toujours, à qui le centurion est attaché? Son serviteur lui est aussi « cher » qu’un fils. Pour le centurion, il y a urgence : son serviteur se meurt! Jésus n’hésite pas, tellement il est touché de pat l’attachement de son maître et il promet de le guérir.

     Même s’il a déjà obtenu ce qu’il voulait, le centurion ajoute à sa supplique : « Je ne suis pas digne… ». Pourquoi cette déférence? Peut-être à cause du « courant qui passe » entre les deux hommes. Peut-être sent-il que Jésus est d’une autre stature que les gens qui viennent le trouver chaque jour et qu’il veut rendre témoignage à sa personne et à son autorité.

     Le centurion est un homme intelligent et expérimenté. Il perçoit de toute évidence le magnétisme qui émane de Jésus. Il en est impressionné. Capable de jauger les personnes qui s’adressent à lui, il sent chez Jésus une « énergie » particulière. L’échange entre ces deux hommes hors du commun sera profond et fécond; étrangement plus fécond que plusieurs conversations entre Jésus et ceux qui le côtoient au quotidien. Ils vivent une rencontre aux dimensions spirituelles.

     Le centurion en connaît un bout sur l’autorité. Il sait donner des ordres. Il sait que Jésus peut donner l’ordre qu’il souhaite. Il se met donc à discourir sur l’autorité, sur la sienne et sur celle à laquelle il est soumis. Puis, brusquement, il s’arrête...

     Peut-être sent-il qu’il doit s’arrêter là par crainte d’aller trop loin. Il est déjà allé très loin. C’est un instant d’éternité, un instant de communion intense entre lui et Jésus par le truchement de l’obéissance.

     Jésus, lui, comprend parfaitement ce que le centurion ne dit pas. Sans le dire tout haut, le centurion se déleste de sa propre autorité pour laisser toute la place à celle de Jésus. Le centurion sait le pouvoir que peut avoir une parole dite avec l’autorité qui vient d’en haut. Son attitude est d’une remarquable intégrité; il reconnaît que son autorité n’est pas du même calibre que celle de Jésus.Son autorité de centurion n’est pas toute-puissante. Il reconnaît en revanche la vraie autorité de Jésus qui peut faire bien plus que donner des ordres à quelques soldats : il peut faire le bien. Représentant de l’autorité de Rome, le centurion se soumet volontiers à l’autorité de Jésus. Ultimement, le centurion soumet le politique et son pouvoir à la seule relation interpersonnelle essentielle fondée sur l’amour et  la compassion.

     Le centurion n’est pas seulement un homme bon, c’est un « juste ». Jésus, en reconnaissant sa bonté, son humilité et sa justice, le cite sans peine comme un modèle de foi authentique. Sa réponse dans la foi est en même temps une prière de supplication : « Dis seulement une parole… ». Une seule parole du Verbe de Dieu suffit au salut. Et cette parole de Vie, c’est Jésus; le centurion ne le dira pas comme tel, mais pour lui ça ne fait pas le moindre doute. Jésus démontre publiquement la considération qu’il a pour ce qu’il dit et ce qu’il est.

     Le centurion possède une foi qui fait advenir Dieu, une foi qui laisse Dieu agir librement, sans entrave; il a pleine confiance au pouvoir de Jésus, il s’y abandonne complètement. Il n’est pas étonnant que le centurion participe au miracle qu’accomplit Jésus. Et peut-être que le miracle est double : miracle de la guérison d’un serviteur cher au cœur du centurion et miracle de l’éveil du centurion à la foi qui vivait en lui.

 

David Fines, pasteur dans l’Église Unie du Canada et en charge pastorale de Drummondville-Mauricie.

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2467. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.


Début de la série :
Les centurions dans les récits du Nouveau Testament

Article précédent :
1- Qui sont les centurions
 

Article suivant :
3- Le centurion au pied de la croix (Marc 15, 39.44-45)

 


 

 

www.interbible.org