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Les centurions dans les récits du Nouveau Testament (3/6)
 

3- Le centurion au pied de la croix 
(Marc 15, 39.44-45)

 

 

Ce récit des évangiles dans lequel apparaît un centurion se retrouve dans chacun des récits  de la Passion : il y a probablement eu un centurion impliqué dans la crucifixion de Jésus, responsable d’un groupe de soldats et chargé de vérifier que l’exécution soit bien faite.
 
     C’est lui qui mène la troupe de soldats dans le dédale des rues. Comme la foule s’agglutine sur le passage du cortège, les soldats doivent repousser les gens et avancer au milieu des injures et des crachats, des rebuts et des pierres. Le centurion sait quoi faire pour que rien ne dégénère. Lorsque Jésus tombe pour de bon, il réquisitionne un homme suffisamment costaud pour porter la croix.

     Au lieu dit « du Crâne », le centurion est aux premières loges. Les centurions étaient des hommes de valeur qui devaient vite analyser et comprendre les événements. Il veille à ce qu’on plante convenablement les clous dans les poignets des condamnés. Le supplice commence. Il est témoin direct des injures haineuses de la foule et de l’agonie de Jésus. Il l’entend pardonner à ceux qui l’injurient. Il l’entend implorer son Dieu.

     Finalement, le centurion est témoin des prodiges : le ciel qui s’assombrit;  puis le tremblement de terre… A-t-il peur? Il sans doute quelques frissons. Le centurion est pourtant un soldat de carrière, entraîné au combat. Il a souvent vu couler le sang et en a fait couler lui-même; il a dû voir plusieurs compagnons d’armes être blessés ou tués; il a sans doute lui-même été blessé. Ce n’est certainement pas la première scène d’horreur dont il est témoin. Mais cette exécution n’est pas comme les autres. À la suite des signes extraordinaires qu’il a vus, le centurion ne peut s’empêcher de se  dire que ce crucifié était « Fils de Dieu ».

     La douleur, les souffrances, l’asphyxie de Jésus l’ont touché. Le cri de Jésus le surprend. Il a l’âme secouée. Obligé de rester jusqu’au bout, car c’est lui qui doit constater le décès, il reste profondément impressionné par l’attitude de Jésus, par les hurlements de la foule, par les lamentations des femmes au pied de la croix.

     Dès le dernier souffle du supplicié, le centurion confesse sans aucune hésitation la vraie nature de Jésus : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu. » Une telle confession de la nature divine de Dieu ne vient pas du fait d’être juif, ni de son éducation, ni même de l’enseignement  de Jésus, mais plutôt d’une révélation, d’une compréhension intime de l’agonie et de la mort de Jésus. Il s’est passé « quelque chose » au Golgotha, quelque chose d’inexplicable, de surnaturel. Et instinctivement, il trouve les mots justes, comme si c’était plus fort que lui.

     Représenté par les mages d’Orient, le monde païen était venu adorer Jésus au tout début de sa vie sur terre. À la fin de sa vie terrestre, ce même monde païen, pour qui Jésus est venu, confesse sa divinité. En mettant ce témoignage dans la bouche d’un païen, Marc veut  reconnaître que l’Évangile de Jésus Christ  Fils de Dieu (Mc 1, 1) est maintenant prêché parmi les nations. Jésus n’est pas mort en vain. Jésus partage leurs souffrances; il les accompagne dans leur quête de vérité.

     Soulignons le fait que la confession de foi du centurion, un païen, est le tout premier témoignage à l’égard de Jésus Christ après sa mort, avant même sa résurrection, avant le témoignage des femmes, avant la prédication des apôtres! Le message qui avait été gardé secret jusqu’alors peut être finalement délivré.  La mort de Jésus a brisé les chaînes, les portes sont grandes ouvertes, rien ne pourra plus arrêter l’élan de cette bonne nouvelle.

     Lorsque Joseph d’Arimathie vient lui demander le corps de Jésus, Pilate fait venir le centurion. Il lui demande si Jésus est mort depuis longtemps et le centurion lui confirme la mort de Jésus. Encore tout secoué de son expérience, il se garde bien de raconter ce qu’il a vu et entendu, il se garde bien de répéter sa confession de foi. D’autres le feront pour lui.

 

David Fines, pasteur dans l’Église Unie du Canada et en charge pastorale de Drummondville-Mauricie.

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2468. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.


Début de la série :
Les centurions dans les récits du Nouveau Testament

Article précédent :
2- Le centurion de Capharnaüm  
(Matthieu 8, 5-13)
 

Article suivant :
4- Le centurion Corneille (Actes 10, 1 - 11, 18)

 


 

 

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