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Les centurions dans les récits du Nouveau Testament (4/6)
 

4- Le centurion Corneille
(Actes 10, 1-11, 18)

 

 

Le récit de la vision et de la conversion du centurion Corneille est l’un des plus élaborés des Actes des apôtres. Corneille est d’origine païenne, mais on dit qu’il « craignait Dieu ». Les craignant-Dieu désignaient des non-juifs qui s’étaient convertis au judaïsme sans aller, comme les prosélytes, jusqu’à la circoncision. En plus de toutes les qualités humaines qu’il devait posséder pour être centurion, Corneille est zélé, charitable, altruiste et dévoué.

     Au cours de l’une de ses périodes de prière quotidiennes, Corneille reçoit la visite d’un ange qui lui enjoint de faire aller chercher Pierre, le premier des apôtres, le chef de l’Église ! Corneille est habitué de recevoir et de donner des ordres; il s’empresse donc d’obéir et d’envoyer à Joppé  deux des gens de sa maison  ainsi qu’un soldat d’une grande piété ; tiens, la piété d’un centurion a-t-elle déteint sur ses hommes ?

     Le récit devient alors tout en va-et-vient. Pour décrire la vision de Corneille, il alterne entre un ange et le Seigneur pour finir avec un personnage aux vêtements splendides. Du point de vue géographique, on passe de Césarée à Joppé puis de nouveau à Césarée et enfin à Jérusalem. L’échange entre Pierre et Corneille est du même acabit : le premier invite le second à exposer ce qu’il a à dire, l’autre raconte sa vision et invite le premier à dire ce qu’il a à dire, le premier reprend sa prédication sur l’œuvre de Jésus… Jusqu’à ce que l’Esprit Saint interrompe les circonvolutions et qu’il tombe sur toutes les personnes présentes !

     En fait, c’est Dieu qui a l’initiative du début à la fin; tout est raconté deux (ou trois) fois pour bien le faire comprendre. Le dessein de Dieu est dévoilé progressivement, au fur et à mesure que les protagonistes – et le lectorat – le déchiffrent. C’est Dieu qui a délégué son messager vers Corneille; c’est Dieu qui a envoyé une vision à Pierre; c’est Dieu qui fera descendre son Esprit sur les païens.

     Par l’entremise des hommes qu’il a envoyés, Corneille invite Pierre chez lui. Il l’attend avec sa parenté et ses amis proches. À l’arrivée de Pierre, il se jette aux pieds de l’apôtre avec la même attitude d’humilité qu’avait eue le centurion de Capharnaüm devant Jésus. En se prosternant, il reconnaît son importance et anticipe la valeur de son discours. Il accorde à cette rencontre une solennité remplie de confiance et d’espoir. Or, Pierre l’homme aux longs et magistraux discours, celui qui fait des miracles et des guérisons, ne sait pas trop quoi faire et dire dans ce nouvel environnement. Pierre semble pris un peu au dépourvu par l’improbable requête de Corneille. Et Corneille non plus ne sait pas trop quoi demander à Pierre.

     Dieu viendra en aide à l’un et à l’autre. Dieu désire que la prédication chrétienne soit adressée aux païens et qu’ils reçoivent le baptême. Coupant court à l’échange entre les deux hommes l’Esprit Saint survient et envahit la famille de Corneille et ses amis réunis pour la circonstance. Tous seront ensuite baptisés. Il est habituel dans le Nouveau Testament que toute la maisonnée se convertisse et reçoive le baptême en même temps.

     La descente de l’Esprit Saint sur Corneille et les siens est un événement  de toute première importance pour l’Église naissante qui accueille de plus en plus des païens. Les Samaritains qui s’étaient convertis au témoignage de Philippe (Actes 8) étaient des juifs séparés. Mais cette fois,  l’Esprit est désormais accordé à tout être humain qui, quelle que soit son origine, croit en Jésus Christ et le suit. Devant les apôtres et les frères réunis à Jérusalem, Pierre n’hésitera pas è confirmer que Corneille et ses amis sont les premiers païens convertis et qu’ils ont reçu l’Esprit Saint comme eux l’avaient reçu le jour de la Pentecôte. Ils sont donc devenus eux aussi membres du corps du Christ car le baptême abolit toute distinction de race, de religion et de situation sociale comme Jésus l’avait déjà annoncé avec le centurion de Capharnaüm.

     La tradition fait de Corneille le premier évêque de Césarée, ou encore de Scepsis en Mysie. Il est commémoré comme saint par l’Église catholique romaine le 2 février et par les orthodoxes le 13 septembre.

 

David Fines, pasteur dans l’Église Unie du Canada et en charge pastorale de Drummondville-Mauricie.

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2469. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.


Début de la série :
Les centurions dans les récits du Nouveau Testament

Article précédent :
3- Le centurion au pied de la croix 
(Marc 15, 39.44-45)
 

Article suivant :
5- Le tribun et les centurions de Jérusalem : 
(Actes 21, 27 - 2, 22)

 


 

 

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