INTERBIBLE
Les Écritures
les évangiles de l'ACÉBACla Bible en français courantexplorationglossairesymboles
off Nouveautés
off Cithare
off Source
off Découverte
off Écritures
off Carrefour
off Caravane
off Scriptorium
off Artisans

 

 
Exploration
  outils

Imprimer

Le pur et l'impur (1/6)
 

1- Les concepts de «pur», d’«impur», de «sacré» et de «sainteté»    

 

 

Le binôme pur/impur est une notion qui se retrouve chez les peuples dits « primitifs » et dans la plupart des religions anciennes. Par-derrière ces deux termes, se dissimule une symbolique, celle de la souillure, de la tache souvent liée à des types de comportements rituels, à des interdits alimentaires et sexuels. Cette portée symbolique de la souillure, de la tache, a permis la transposition du domaine rituel ou cultuel au domaine moral : tout mal, toute faute est symboliquement souillure, tache, impureté.

     Sur le plan religieux, les termes pureté/impureté se rapportent aux conditions rituelles et aux dispositions morales d'une personne et parfois à la nature des animaux et des objets. Les frontières entre le pur et l'impur sont poreuses : il est possible de passer d'un statut à un autre. Ce qui est pur peut devenir impur par souillure volontaire ou accidentelle et l'impur peut devenir pur par un processus de purification.

     Les vocables  « pur » et « impur » que l'on retrouve dans la littérature vétérotestamentaire sont quasiment tous liés à la croyance d'Israël en Yahvé et au culte qui lui est rendu. La distinction entre ces deux concepts repose sur la présupposition que l'impureté et Yahvé sont deux réalités inconciliables. Par conséquent, la pureté est considérée tacitement comme une règle, comme la norme qui permet à un individu de participer au culte, alors que l'impureté, hostile à Yahvé, exclut une personne du culte, voire de la communauté.

     Le sacré, dans toutes les religions, est l'univers de la divinité, monde totalement séparé du profane. Le sacré (qdôš) s'oppose au profane (hhol) qui, au sens étymologique, s'applique à ce qui est situé hors du lieu sacré, du temple. Le domaine du sacré est bien délimité. Le reste de la réalité est profane, commun, disponible à tout le monde. Israël participe largement de cette mentalité. Il a le sentiment aigu que l'être humain n'existe que s'il est en relation avec les autres et surtout avec Dieu. Mais comment franchir la séparation entre le Dieu saint et l'homme? Ce rôle relève du prêtre dont la consécration lui permet d'entrer dans la sphère du sacré. La consécration, qui le voue au culte, le distingue du peuple, le sépare du profane et des activités quotidiennes pour entrer dans le sanctuaire. Et le sommet de son activité est le sacrifice. Ce mot ne signifie pas « privation » mais transformation : sacri-fier, c'est faire-sacré; ce qu'on offre passe dans le domaine de Dieu. En retour, le prêtre peut transmettre au peuple les dons de Dieu, c'est-à-dire le pardon, les instructions et les bénédictions.

     La sainteté, conférée à toute la nation israélite (Ex 19,6; Dt 7,6; 14,2; etc.) en raison du vouloir divin de faire du peuple son sanctuaire et d'habiter un peuple de fidèles (Nb 14,14), est le fruit d'une élection, d'un choix qui différencie et qui distingue Israël des autres nations pour qu’il puisse entrer en communication avec le Dieu saint. Pour le peuple d’Israël, la sainteté comporte deux aspects : la dimension collective (Nb 16,3) et la dimension individuelle. Dieu ne sanctifie pas son peuple simplement en déclarant « je vous sanctifie ». Il lui donne des moyens concrets d'être saint, à savoir des institutions telles qu'un sanctuaire, un sacerdoce, un rituel (Lv 1—10). La sainteté, exigence pour le peuple pris dans son ensemble, se traduit par une législation qui comporte même une fonction de répression à l'encontre de ceux qui compromettent ou violent la sainteté de la communauté, puisque la sainteté de Dieu lui donne pouvoir de bénir (Dt 28,1-14) et de maudire (Dt 28,15-46).

    

 

Béatrice Bérubé, bibliste

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2478. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.


Début de la série :
Le sabbat

Article précédent :
6- Jésus et l'observance du sabbat

Nouvelle série :
Le pur et l'impur

 


 

 

www.interbible.org