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Le pur et l'impur (4/6)
 

4-La pureté rituelle des prêtres

 

 

La tradition biblique affirme que les descendants de Lévi, le fils de Jacob, ont été mis à part pour exercer les fonctions sacrées, par une initiative positive de Dieu (Nb 1,50; 3,6-7). Pris par Dieu, ou donnés à Dieu, à la place des premiers-nés d'Israël (Nb 3,12; 8,16), ils sont, d'après Nb 3,6, au service d'Aaron, mais, selon Ex 32,25-29, ils ont été établis contre Aaron qui avait encouragé l'idolâtrie du peuple en l'absence de Moïse; enfin, d'après Dt 10,6-9, c'est après la mort d'Aaron, qu'ils ont été choisis par Moïse. Malgré le manque d'unité de ces textes, une branche à l'intérieur de cette tribu, la famille d'Aaron, frère de Moïse, reçoit la promesse d'un sacerdoce perpétuel qui lui subordonne les autres lévites cantonnés dans les fonctions inférieures du culte (Ex 29,9.44; 40,15). Dans les récits sur le séjour au désert, les lévites campent autour de la Tente (Nb 1,13), chaque clan ayant sa place déterminée (Nb 3,23.29.35), et les Aaronites sont postés devant la Tente pour en interdire l'accès aux laïcs (Nb 3,38). La Tente étant un sanctuaire mobile, les prêtres se déplacent avec elle et sont chargés de son transport (Nb 4,5-6; Dt 10,8).

     Les prêtres, ceux qui se tiennent devant Dieu (Dt 10,8) comme des serviteurs, exercent une fonction, celle d'être au service du sanctuaire de Dieu. Cette tâche n'entraîne aucun charisme particulier pour les individus puisque la tribu de Lévi a été choisie par Dieu. Par conséquent, le sacerdoce en Israël n'est pas une vocation. Par leurs fonctions mêmes, les prêtres sont « sanctifiés » (Lv 21,6), sacralisés. Étant ainsi transférés dans le domaine sacré, les prêtres peuvent s'y mouvoir sans sacrilège, entrer dans le sanctuaire, manier les objets sacrés, manger des sacrifices, etc. Ils doivent toutefois rester séparés du profane, ce qui les soumet à certains interdits et à des règles spéciales de pureté. 

     Dans la vie courante, les prêtres ne peuvent pas s'associer à un deuil, sauf pour leurs plus proches parents consanguins et, même pour ceux-là, ils doivent s'abstenir de certaines pratiques telles que se faire une tonsure sur la tête, se raser le bord de la barbe et se faire des entailles dans la chair (Lv 21,1-5). Ces rites qui sont interdits au peuple (Lv 19,27-28), le sont à plus forte raison aux prêtres puisque ces mœurs appartiennent aux peuples voisins. Ils ne peuvent pas épouser une femme prostituée, profanée ou répudiée par son mari (Lv 21,7). Il leur est défendu de boire du vin et des boissons enivrantes pendant leur service (Lv 10,8-11). Le motif, c'est qu'ils ont à enseigner le peuple en donnant des consultations; ils doivent avoir la tête claire. Tout homme ayant une anomalie physique (aveugle, boiteux, bossu, défiguré, difforme, malingre, galeux, dartreux, l'individu atteint d'une fracture à la jambe ou au bras, celui affligé d'une tache à l'œil ou ayant un testicule écrasé) est exclu du sacerdoce (Lv 21,17-20). Quant au grand prêtre, celui qui est supérieur à ses frères, il doit éviter tout contact avec un cadavre, même celui de son père et de sa mère (Lv 21,11). Il ne peut prendre que pour épouse, une femme vierge de sa parenté; la liaison avec une veuve, une femme profanée, répudiée ou prostituée est prohibée (Lv 21,13-14).

     Dans l'exercice de leurs fonctions, tout est fait pour éviter la confusion entre le sacré et le  profane : les prêtres prennent des vêtements spéciaux pour entrer dans le sanctuaire (Ex 28,43) ou ils lavent leurs vêtements (Nb 8,7) et ils se purifient par des ablutions (Ex 30,17-21; 40,31-32; Lv 8,6). Malgré ces précautions, ils ne sont pas exempts des impuretés rituelles; par exemple, ils peuvent être atteints de lèpre ou d'écoulement séminal, toucher un individu rendu impur par un mort, toucher un homme qui a eu un épanchement séminal ou toucher quelqu'un rendu impur par un être pullulant (Lv 22,4-7). Pour tous ces cas, ils sont rigoureusement avertis de ne pas consommer des offrandes saintes quand ils sont en état d'impureté (Lv 7,20-21) et de ne pas entrer dans les enceintes sacrées (Lv 21,23).

     Ces exigences sont réclamées à ces hommes consacrés à Dieu non parce qu’ils sont appelés à une sainteté et à une pureté intrinsèquement plus grandes que les autres membres d'Israël, mais parce qu’ils mettent le peuple en contact avec le Dieu saint.

 

Béatrice Bérubé, bibliste

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2481. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.


Début de la série :
Le pur et l'impur

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3- L'impureté rituelle

 


 

 

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