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Les mots pour le dire
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chronique du 8 février 2002
 

Grâce (NT)

Grec : (charis) (cf. charisme)
Latin : gratia (cf. grâce)

Yahweh s'était défini à Moïse en ces termes: « Yahweh, Yahweh, Dieu de tendresse et de pitié, lent à colère, riche en grâce et en vérité. » (Exode 34, 6). Dans le prologue de son Évangile, saint Jean reprend les deux termes « grâce » et « vérité » pour les appliquer à Jésus: « Le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, cette gloire que Fils unique plein de grâce et de vérité, il tient du Père. » (Jean 1, 14) « Si la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ. » (Jean 1, 17)

     Deux affirmations fondamentales se dégagent de ces versets: l'une sur l'identité de Jésus; l'autre, sur le sens de la mission qui lui a été confiée par le Père. Au niveau de son identité, Jésus est désigné comme le Fils unique qui partage avec le Père la nature divine et les mêmes qualités essentielles. À Philippe qui veut voir Dieu, Jésus poura répondre avec autorité et en toute vérité: « Qui m'a vu a vu le Père. » Notons aussi que le Père qui envoie son Fils est le même et unique Dieu (Yahweh) qui a choisi Israël comme son peuple particulier et avec lequel il a noué une relation d'Alliance.

     Le verset 17 du prologue met l'accent quant à lui sur la signification que prend la mission de Jésus. En établissant un contraste entre la Loi donnée par Dieu à Moïse d'une part, et « la grâce et la vérité » qui sont venues également de Dieu par Jésus d'autre part, saint Jean affirme que la révélation que Dieu fait de son être atteint sa plénitude et son accomplissement en Jésus. La Loi, ou Torah en hébreu, était bien un enseignement de Dieu, une révélation de sa faveur, de son projet de salut pour son peuple. Par contre Dieu ne peut apporter de révélation plus excellente sur ce projet de salut que le don de son Fils. Jésus est la pleine manifestation de la fidélité de Dieu à vouloir et à réaliser le bien et le bonheur de l'humanité: « Dieu, en effet, a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. Car Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. » (Jean 3, 16-17)

     On voit donc le lien qui existe entre « la grâce et la vérité » venues par Jésus et le salut que celui-ci réalisera en montrant aux êtres humains quelle est leur vocation, et en donnant sa vie par amour pour les établir dans l'amour du Père et les faire naître à la vie d'enfant de Dieu. Cette idée de salut associée à la « grâce » sera largement développée par saint Paul. Dans la lettre aux Romains, il affirme: « Vous n'êtes plus sous le régime de la Loi, mais sous celui de la Grâce. » (Rm 6, 14) Le salut ne s'acquiert pas par les efforts humains pour être bon, mais par l'accueil, dans la foi, du don que Dieu nous en fait en Jésus. Être sauvé, c'est croire en Jésus et dans la volonté ferme de Dieu de nous faire entrer en communion de vie et d'amour avec lui. Ce don ou cette grâce du salut va se traduire dans les actes de notre existence de chaque jour. En souhaitant à ses destinataires que la grâce du Seigneur soit avec eux, saint Paul désire ardemment qu'ils vivent du don reçu sous la conduite de l'Esprit, qu'ils accueillent les diverses formes que prend ce don du salut toujours sous l'action de l'Esprit. « Ne néglige pas le don spirituel qui est en toi », continue-t-il de nous dire comme jadis à Timothée.

Yves Guillemette, ptre

 

Pour lire la Bible sur la grâce...

• Jésus, grâce de Dieu : Jean 1, 1-18.

• La grâce comme don du salut en Jésus Christ : Actes 15, 7-11.

• La pensée de saint Paul sur la grâce : toute la lettre aux Romains est un riche enseignement sur la grâce. On pourra lire en particulier les chapitres 5, 6 et 8, mais à petite dose car ils sont difficiles.

 

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Grâce (AT)