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chronique du 19 septembre 2008
 

Géhenne

Hébreux : ge’ ben hinnom
Grec : paragx huiou ennom / geenna

La géhenne est un lieu nommé vallée du fils d’Hinnom (ge’ ben hinnom). Il s’agit d’une vallée au sud de Jérusalem où on adorait Molok, un dieu cananéen, avec des sacrifices d’enfants. Israël poursuit cette pratique horrible. Même les rois comme Akhaz (2 R 16,3) et Manassé (2 R 21, 6.10) offrent leurs fils en sacrifice par le feu à cet endroit. Au VIIe siècle avant J.-C., la réforme de Josias condamne cette pratique et souille ce lieu en y entassant déchets et cadavres (2 R 23,10).

     Le prophète Jérémie, dit l’indignation de Dieu : « Ils érigent un tumulus dans la vallée de Ben Hinnom pour que leurs fils et leurs filles soient consumés par le feu, cela, je ne l’ai pas demandé, je n’en ai jamais eu l’idée. » (Jr 7,31) Le prophète Isaïe en rajoute, la géhenne devient le lieu du châtiment définitif : « On pourra voir les dépouilles des hommes qui se sont révoltés contre moi : leur vermine ne mourra pas, leur feu ne s’éteindra pas, ils seront une répulsion pour toute chair. » (Is 66,24)

     Les textes juifs proches de l’époque de Jésus, comme le livre d’Hénok éthiopien, décrivent la géhenne comme un lieu de supplice et de feu éternel pour les pécheurs juifs et païens qui n’ont pas reçu sur terre le châtiment qu’ils méritaient. La géhenne n’est plus seulement qu’un lieu géographique, puisqu’elle devient un lieu symbolique des tourments et fait partie du séjour des morts.

     Le Nouveau Testament parle une douzaine de fois de la géhenne. La majorité du temps, il s’agit de la géhenne comme lieu symbolique du feu et du jugement plutôt que du lieu géographique. On emploi aussi deux synonymes pour désigner la géhenne : « fournaise ardente » ou « le feu éternel ». Avec le temps, le symbole de la géhenne s’est transformé dans l’imaginaire chrétien pour nourrir l’image de ce qu’est l’enfer.

     On voit aussi la géhenne dans l’Islam. Elle est aussi synonyme d'enfer. C'est un lieu où le feu ne s'éteint jamais. Après le jugement dernier, les personnes dont le nombre de mauvaises actions dépasse les bonnes actions, y sont condamnées à brûler éternellement.

     La vallée de Hinnom (géhenne) a retrouvé son aspect naturel avec le temps. Au IVe siècle, Jérôme de Stridon écrit qu’elle est redevenue, comme elle l'avait été autrefois, un lieu « agréable », où poussent des jardins.

Sébastien Doane

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