Ruines de la synagogue de Capharnaüm (David Shankbone / Wikipedia).

Synagogue

Sylvain CampeauSylvain Campeau | 24 janvier 2022

Hébreu : bêt keneset (maison de l’assemblée)
Grec : sunagoge

Avant de désigner un lieu de rassemblement pour la prière, le terme dérivé du grec se réfère à une assemblée, c’est-à-dire à un groupe de personnes réunies. C’est en s’appuyant sur ce sens que l’assemblée législative en Israël est appelée aujourd’hui la Knesset.

L’origine de la synagogue remonte vraisemblablement à l’époque royale. Si elle désigne à cette époque une assemblée, c’est probablement pendant l’exil à Babylone qu’on senti le besoin de se rassembler dans un lieu physique en aménageant l’espace comme celui du Temple de Jérusalem.

Architecture

Les plus anciennes synagogues étaient orientées vers Jérusalem. Les fouilles archéologiques ont montré que leur plan était généralement rectangulaire et comportait trois nefs séparées par des colonnes. Des banquettes étaient disposées le long des murs (Mt 23,6), un côté pour les femmes et l’autre pour les hommes. Au fond de la synagogue, dans une niche ou une armoire, on conservait les Livres saints. Cet espace était fermé symboliquement par un voile. Pour la synagogue, c’est un peu l’équivalent de l’espace le plus sacré du Temple de Jérusalem. Au milieu, près du lieu où étaient conservés les rouleaux bibliques, se trouvait le bêma, une élévation sur laquelle on trouvait le pupitre devant lequel se tenait le président de l’assemblée ou le lecteur.

Liturgie

Dans un premier temps, les assemblées se tenaient le jour du sabbat et lors de grandes fêtes comme Pessah (Pâque), Shavouot (Pentecôte) et Soukkot (Tentes). Graduellement, les rassemblements se sont étendus aux autres jours de la semaine et aux autres fêtes religieuses.

La prière commence avec la récitation du Shema’ (Dt 6,4) et d’autres prières ; elle se termine par la formule de bénédiction de Nombres 6,24-26. Entre ces deux pôles, on retrouve les lectures : un texte de la Torah et un passage des Prophètes (voir Lc 4,17). Cette proclamation est suivie d’un genre d’homélie (Ac 13,15). Jésus et surtout les premiers missionnaires chrétiens ont profité de ce moment pour prêcher l’Évangile (voir Mt 4,23 ; Lc 4,44 ; Ac 13,5).

Diplômé de l’Université de Montréal, Sylvain Campeau est bibliste et responsable de la rédaction.

Les mots pour le dire

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