INTERBIBLE
Les Écritures
les évangiles de l'ACÉBACla Bible en français courantexplorationglossairesymboles
off Nouveautés
off Cithare
off Source
off Découverte
off Écritures
off Carrefour
off Caravane
off Scriptorium
off Artisans

 

 
Symbole biblique
  montagne
Imprimer LA PIERRE (2/3)
 

Sein maternel et protection divine

 

L'emploi du symbole de la pierre réfère souvent, dans la Bible, à la matrice maternelle. Dans le Nouveau Testament, il sert à représenter l'être humain en cours de transformation, tout comme dans le ventre maternel. Cette transformation est reliée à l'expérience de foi. Ainsi, Pierre, dans sa première lettre, invite les croyants et les croyantes à devenir les « pierres vivantes » qui formeront l'Église (2,5). Paul parle dans une perspective semblable lorsqu'il décrit les fidèles du Christ comme le « tem-ple de Dieu » (1 Corinthiens 3, 16-17). La transformation en question est parfois la résurrection. Jésus décrit celle-ci comme la reconstruction du temple (Jean 2, 19-21).

     À nouveau en lien avec la notion de gestation, la pierre symbolise la demeure divine. Dieu habite le Temple, la ville sainte, ou la montagne de Sion, lieux où domine l'élément rocheux (Isaïe 18, 7). Il réside aussi dans une demeure céleste, symbolique aussi par des termes associés à la pierre. Cette référence symbolique transparaît dans quelques passages de l'Ancien Testament (Habaquq 2, 20), mais c'est plus clair dans le Nouveau. La lettre aux Hébreux parle de la « montagne de Sion » et de la « Jérusalem céleste » (12, 22). Pour l'Apocalypse, le « vainqueur » sera une colonne du temple céleste (3, 12). Plus loin, la demeure divine est entourée d'un rempart (21, 12).

     Certains passages bibliques vont encore plus loin dans le processus de symbolisation de la pierre en lien avec le sein maternel. L'eau, porteuse de vie, jaillit du rocher de Massa et Meriba frappé par le bâton de Moise au désert (Exode 17, 6). Ézéchiel a une vision ou le temple déborde d'une eau qui fait naître végétation et animaux (47, 1-12). La Bible compte même quelques relents du mythe de la pierre qui engendre l'être humain. Le cantique de Moïse parle du « Rocher qui t'a mis au monde ». (Deutéronome 32, 18). Un passage d'lsaïe va dans le même sens : « Regardez le rocher d'où l'on vous a taillés » (51, 1). De manière semblable, la ville est parfois considérée comme une mère. Ézéchiel désigne la population de Sodome et de Samarie comme leurs filles (16, 53). Pour le Psaume 87, 5, tout homme est né de Sion (Jérusalem). Dans le Nouveau Testament, ce thème de la ville-mère se prolonge pour désigner la vie éternelle. Elle est alors mise en parallèle avec la Jérusalem d'ici, dans l'idée d'une transformation totale (Galates 4, 25-26).

     Le ventre de la mère, c'est le lieu protecteur par excellence. Une cavité rocheuse constitue aussi un abri. Le symbole de la pierre fait, à l'occasion, le lien entre le refuge dans le roc, la protection maternelle et celle de Dieu. Jérusalem était ainsi réputée imprenable. Dans un poème lyrique, le prophète donne aux murs (de pierres) de la ville sainte le nom de « salut » (Isaïe 60, 18). Pour le psalmiste, la protection divine est comme une forteresse de montagnes entourant Jérusalem (Psaume 125, 2).

     Moïse prit le rameau de devant Yahvé, comme il le lui avait commandé. Moïse et Aaron convoquèrent l'assemblée devant le rocher, puis il leur dit : « Écoutez donc, rebelles. Ferons-nous jaillir pour vous de l'eau de ce rocher? » Moïse leva la main et, avec le rameau, frappa le rocher par deux fois : l'eau jaillit en abondance, la communauté et son bétail purent boire (Nombres 20, 9-11 ).

Jean Grou
Bibliste, Sainte-Foy

Pour lire la Bible... sur le roc

• Les croyants sont le temple : 2 Corinthiens 6, 14b-18

• La résurrection et le temple : Jean 2, 18-22

• Dieu habite la montagne : Psaume 48, 3

• La cité céleste : Philippiens 3, 17-21

• Faire jaillir l'eau du roc : Néhémie 9, 13-15

 

Suite de la série :
Chemin vers le ciel

Chronique précédente :
Un appui et un abri