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chronique du 7 octobre 2011

 

Le sang, c’est la vie

« La vie de la chair, c’est le sang. » (Lv 17,11)

Dans la Bible, le sang est considéré comme ce qui donne vie à la chair. Le sang appartient à Dieu qui est maître de la vie. Il y a donc plusieurs interdictions et rituels liés au sang.

     Au niveau alimentaire, comme le sang était tabou, il est interdit de manger le sang d’un animal (Lv 3,17) et on doit saigner un animal avant de le consommer (Dt 12,16). Le peuple de la Bible fait beaucoup de sacrifice d’animaux. Le sang joue un rôle très important lors de ces sacrifices. Le sang est une sorte de sceau divin, c’est comme la signature de Dieu au contrat d’alliance qu’il a avec son peuple. « Ceci est le sang de l’alliance que le Seigneur a conclue avec vous. » (Ex 24,8) On se sert du sang pour consacrer les prêtres et un autel comme marque d’appartenance à Dieu (Ex 29,20). Le sang sur les portes des Hébreux sera le signe de protection lors de la dernière plaie d’Égypte (Ex 12,7). On donne donc des vertus de protection au sang. Le sang peut aussi jouer un rôle de purification dans certains rituels. Le sang de l’expiation est aspergé sur le peuple pour symboliser le pardon de Dieu suite aux sacrifices offerts pour les péchés.

     La circoncision est un rituel qui entraine une perte de sang. Ainsi, on appelle l’enfant qui subit ce rite « fiancé du sang ». (Ex 4,25-26) Il y a aussi plusieurs interdits entourant la perte de sang des femmes lors de leurs règles. Elles ne peuvent avoir de relations sexuelles pendant la perte de sang et même jusqu’à une semaine après l’arrêt de l’écoulement. Un homme ne peut pas toucher une femme lors de cette période. Il ne peut même pas se coucher dans un même lit ou s’assoir sur une chaise sur laquelle s’est assise une femme lors de ces menstruations. (Lv 15)

     Il semble que les autres peuples de la région avaient aussi des rituels autour du sang. Certains croyaient que le sang était la nourriture des dieux et on lui attribuait des pouvoirs. On trouve des versets en réaction à ces pratiques comme cette parole attribuée à Dieu : « Est-ce que je bois le sang des boucs? » (Ps 50,13) Les adorateurs de Baal se tailladent le corps pour être couvert de sang, une pratique interdite par la Torah. (Dt 14,1)

     Plusieurs expressions reliées au sang sont employées dans la Bible pour désigner le meurtre.

  • « Verser le sang » veut dire tuer quelqu’un.
  • Un « homme de sang » désigne un meurtrier.
  • « Venger le sang » : venger le meurtre de quelqu’un. La Bible parle du « vengeur de sang », le proche parent chargé de venger la personne assassinée.
  • « Faire retomber le sang de quelqu’un sur celui qui la versé » : dire que quelqu’un est responsable de sa propre mort due à ses mauvaises actions.
  • « Le prix du sang » est le prix d’une vie humaine, le coût à payer pour assassiner quelqu’un.
  • « Le sang innocent » désigne le meurtre d’un innocent.

     La mort de Jésus sera comprise par les chrétiens en utilisant la symbolique du sang. On dira que le sang du Christ a scellé la Nouvelle Alliance. On compare sa mort au sacrifice de l’agneau pascal pour la rémission des péchés. Par la communion eucharistique, les chrétiens boivent le sang du Christ et renouvellent cette alliance dans l’espérance de participer à la vie éternelle. « Qui mange ma chair et boit mon sang aura la vie éternelle. » (Jn 6,53)

     Depuis cette nouvelle alliance, il n’y a plus de sacrifices sanglants chez les chrétiens. Les juifs cessent aussi ces sacrifices avec la destruction du Temple en 70 après Jésus-Christ.

Sébastien Doane

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La virginité