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chronique du 21 mars 2014

 

Le shéol : symbole de la mort

Une femme lave les pieds de Jésus

Représentation du monde selon la Bible.


Que se passe-t-il après la mort? Après un certain temps, on voit que le corps biologique se décompose et retourne à la terre. On le sait, notre vie a une fin. On vient au monde avec une date de péremption. Les anthropologues nous disent que, depuis l’aube de l’humanité, les humains ont pratiqué des rituels lors d’un décès. Comme ils n’ont pas laissé de textes, on ne saura jamais qu’elles étaient les croyances des hommes des cavernes, mais on peut supposer qu’ils avaient leur propre façon de comprendre la mort et l’au-delà.

     Nos conceptions de la mort sont plus récentes que l’on croit. On ne trouvera pas notre façon d’envisager l’enfer ou le paradis en lisant l’Ancien Testament. En fait, avant l’exil à Babylone, le peuple d’Israël n’avait pas vraiment réfléchi de façon systématique à ce qui se passait après la mort. Celle-ci était la fin de la vie. Au-delà, il n’y avait presque rien. On disait que les morts restaient au shéol.

     Au sens premier, « shéol » indique une tombe, un trou profond dans la terre où placer les cadavres. Il y règne une grande obscurité. Puisqu’il était impensable pour les Hébreux de séparer le corps et l’âme, à la mort, la personne entière était donc physiquement au shéol dans sa tombe. Pour l’homme de la Bible, l’humain reste un, et indissociable. Contrairement à la pensée grecque, l’Ancien Testament ne voit pas d’opposition entre le corps matériel et corruptible, d’une part, et l’âme immatérielle et incorruptible, d’autre part.

Est-ce un lieu?

     Avec le temps, la tombe (shéol) finit par symboliser le lieu du séjour des morts. Cet endroit était caractérisé par le noir, le silence, la poussière, la profondeur, l’absence, l’oubli. C’était un lieu de semi-existence, où la communication s’avérait impossible, en particulier avec Dieu. Dieu restait absent du shéol. En fait, celui-ci, au plus profond de la terre, se trouve à l’extrême opposé du ciel où habite le Dieu vivant.

     Le séjour des morts est un lieu d’où on ne peut sortir. Il reste en rupture avec le monde des vivants. L’Ancien Testament regarde donc la mort en face et ose en parler sans l’édulcorer... L’humain est un être marqué par sa propre finitude.

Le shéol et la foi chrétienne

     Le concept de la résurrection des morts permettra de penser la mort autrement qu’avec le shéol. Les chrétiens diront que Jésus n’a pas été abandonné par Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts. Les textes du Nouveau Testament reprennent la représentation de la mort de cette époque. Ils placent l’accent sur la victoire que Dieu donnera à ceux qui auront mis leurs espérances en lui plus que sur l’au-delà proprement dit. L’espérance chrétienne est de pouvoir nous aussi participer à la résurrection du Christ.

Un petit dicton en guise de conclusion

     La mort reste une réalité frustrante pour nous qui avons un désir d’infini. Pourtant, comme le dit ce vieux dicton américain, elle fait partie de la vie : « Sur terre, il n’y a que deux choses qui sont certaines : mourir et payer des taxes. »

Sébastien Doane

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Se laver les pieds, une expression charnelle