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chronique du 22 janvier 2016

 

Rome : symbole de pouvoir, d’oppression et d’évangélisation

Hadrien, empereur et chef militaire

Hadrien, empereur et chef militaire
Buste , 125-130 ÈC


La ville de Rome, au cœur de l’empire qui porte son nom, est souvent caractérisée de façon négative dans la Bible. Le livre de l’Apocalypse va même jusqu’à comparer cette ville avec Babylone qui avait détruit Jérusalem et son Temple. Pourtant, Rome est aussi l’image de la poursuite de la mission chrétienne aux extrémités de la terre.

Les envahisseurs romains

     La Judée est sous le contrôle juif des hasmonéens de 164 av. J.-C. jusqu’à 63 av. J.-C. Pour régler une querelle de succession de pouvoir entre deux frères, on demande à Rome d’intervenir. Le général romain Pompée en profite pour s’emparer du territoire et mettre fin à la souveraineté des Juifs en Palestine.

La « pax » romana

     Sous la domination romaine, la Palestine juive doit se plier aux exigences de l’Empire. Les décisions politiques, économiques et même religieuses doivent passer par Rome ou ses représentants. Par exemple, c’est Rome qui accorde à Hérode le grand le titre de roi de Judée. À la mort de ce tyran, des troubles éclatent contre l’occupation romaine. Flavius Josèphe raconte que 2000 Juifs sont alors crucifiés à Jérusalem. En fait, il y aura régulièrement des soulèvements contre Rome qui culmineront dans la grande révolte juive en 66. Cette guerre s’acheva lorsque les légions romaines de Titus assiégèrent, pillèrent puis détruisirent Jérusalem et le temple d’Hérode en 70, puis les places fortes des Juifs (principalement Gamala en 67 et Massada en 73).

     Quelques décennies plus tard, la guerre reprend à cause de l’intention de l’empereur Hadrien de faire de Jérusalem une cité dédiée à Jupiter. Les Juifs sont massacrés et dispersés dans tout l’Empire romain. Jérusalem, de nouveau mise à sac, est remplacée par une colonie romaine de vétérans (Aelia Capitolina). Un autel à Jupiter est érigé à l’emplacement du Temple.

Rome et Babylone

     Le livre de l’Apocalypse utilise l’image de la ville de Babylone pour parler des horreurs subies par l’Empire romain. Babylone était au centre d’un empire qui, au 6e siècle av. J.-C., avait détruit lui aussi Jérusalem et son Temple. La Babylone des premiers chrétiens, c’est Rome. Les empires romain et babylonien sont symbolisés par l’image de la grande prostituée (Apocalypse 17) qui boit le sang des martyrs chrétiens. Rome est devenue ce qu’était Babylone, la représentation du mal sur terre.

Rome et l’évangélisation

     À l’inverse, Rome porte aussi une connotation positive dans les lettres du Nouveau Testament. Comme c’était la capitale de l’Empire, c’était l’endroit idéal à partir duquel annoncer la Bonne Nouvelle. Paul écrit la lettre aux Romains pour annoncer son désir missionnaire et sa venue prochaine dans la ville.

     Le fil conducteur des Actes des Apôtres est la propagation de la foi de Jérusalem aux quatre coins du monde. D’ailleurs ce livre commence avec le rassemblement des disciples à Jérusalem pour recevoir l’Esprit saint et se termine avec la captivité de Paul à Rome. La tradition situe la mort de Paul et de Pierre dans la ville de Rome. Paradoxalement, c’est là, dans la ville symbolisant l’oppression que l’Église s’est centrée.

Sébastien Doane

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