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Coups de coeurs
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chronique du 28 août 2001
 

Aurons-nous le temps?

 

Le mois de septembre marque la reprise des activités après la période des vacances. Rentrée scolaire, rentrée artistique, relance des activités pastorales. C’est le moment de planifier son emploi du temps entre travail, engagements et loisirs, tout en sachant que les imprévus et les sollicitations vont venir bousculer le calendrier. En nous livrant à cet exercice, nous nous demandons peut-être: aurons-nous le temps d’accomplir tout ce que nous projetons? serons-nous persévérants dans la maîtrise de notre emploi du temps?      

     Me viennent à l’esprit les propos sur le temps d’un sage de la Bible nommé Qohélet, que l’on trouve au chapitre 3 du petit livre qui porte son nom, intitulé aussi L’Ecclésiaste. Je vous propose la lecture de ce livre à la sagesse quelque peu déroutante mais stimulante pour notre propre réflexion. Voici un bref aperçu de sa pensée sur le temps: Il y a un moment pour tout et un temps pour toute chose sous le ciel. Un temps pour enfanter, un temps pour mourir; un temps pour planter, et un temps pour arracher le plant. (...) Un temps pour détruire, et un temps pour bâtir. (...) Un temps pour chercher, et un temps pour perdre. (...) Quel profit celui qui travaille trouve-t-il à la peine qu’il prend? Je regarde la tâche que Dieu donne aux enfants des hommes: tout ce qu’il fait convient en son temps. Il a mis dans leur cœur l’ensemble du temps, mais sans que l’homme puisse saisir ce que Dieu fait, du commencement à la fin. (Qo 3, 1-12)      

     En regardant le temps passer, nous touchons au déroulement inexorable de la vie. L’expérience que nous avons du temps se mesure aux événements qui se succèdent et aux activités qui occupent notre quotidien. Nous sentons parfois que le temps nous bouscule. Que d’activités sont demeurées à l’état de projet, faute de temps pour les réaliser! Le rythme accéléré de la vie moderne donne l’impression que nous manquons de temps et que nous sommes entraînés dans une course contre la montre. La rapidité avec laquelle les moyens de communication nous mettent en contact avec le monde extérieur nous oblige à presser le pas. Dans le monde du travail, par exemple, la gestion du temps est une question de performance et de victoire à rechercher contre la concurrence.      

     Nous ne pouvons pas nous extraire du temps mais nous pouvons nous donner les moyens de maîtriser l’organisation de notre temps, ce temps que tout être humain reçoit également en journées de 24 heures, sans une seconde de plus ou de moins. C’est l’idée-maîtresse que développe Jean-Louis Servan-Schreiber dans son récent livre Le nouvel art du temps. C’est à lire. L’auteur nous fait réfléchir quand il propose de remplacer le mot «temps» par celui de «vie». Ainsi les expressions que nous utilisons souvent pour décrire notre rapport au temps, telles que «manquer de temps, gagner du temps, perdre son temps», prennent un tout autre sens, parce qu’elles nous renvoient à notre rapport à la vie. Ce que nous faisons de notre temps est un miroir de notre conception de la vie.      

     En tant que chrétiens, nous croyons que Dieu est entré dans notre temps et s’est lié au déroulement de notre histoire, parce qu’il est Dieu de la vie. Notre rapport au temps prend une signification nouvelle car le temps nous est donné pour développer notre relation à Dieu. Le temps est donc précieux. La maîtrise de notre temps doit inclure la recherche d’une communion toujours plus intime avec Dieu. À la lumière de l’enseignement de Jésus, nous découvrons que dans la vie spirituelle, il n’y a pas de moyens expéditifs, mais une croissance soutenue et persévérante pour laquelle il faut savoir prendre le temps nécessaire. Ce temps, il faut aussi le mettre à notre agenda. Il nous évitera l’essoufflement et l’étourdissement que nos occupations peuvent causer.

 

Yves Guillemette, ptre

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