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Coups de coeurs
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chronique du 6 janvier 2004
 

L'éducation à la foi de Théophile

 

En faisant récemment une « randonnée pédestre » dans les rues de Montréal, je suis passé devant deux chantiers de construction où s'élèveront bientôt de nouveaux pavillons, l'un pour l'Université du Québec et l'autre pour l'Université Concordia. Et l'Université de Montréal n'est pas en reste avec ses projets d'agrandissement. Le moins qu'on puisse dire c'est que la transmission du savoir a le vent dans les voiles. En observant les travaux, je me suis mis à penser au chantier dans lequel notre Église vient de s'engager : non pas la construction de nouvelles églises, mais sa propre édification par la mise en œuvre d'un projet d'éducation à la foi à tous les âges de la vie.

     Ce chantier n'est pas nouveau et ne connaîtra jamais de fin. Il en était déjà à sa troisième génération lorsque saint Luc se met à l'œuvre pour offrir à Théophile un outil indispensable à l'éducation de sa foi : le récit évangélique des événements concernant Jésus. La préface de cette nouvelle édition revue et augmentée (Luc 1, 1-4) présente des informations d'un grand intérêt.

     Lorsque Luc se met à l'œuvre, il existe déjà une tradition vivante qui remonte aux témoins oculaires et se poursuit par la prédication des serviteurs de la Parole. Luc puise dans ce trésor de la Parole pour montrer comment les événements du salut -ce que Jésus a fait et enseigné depuis ses débuts jusqu'à la résurrection- ont atteint, grâce à Dieu, leur pleine mesure dans la communauté d'appartenance de Luc.

     Luc destine son récit évangélique à Théophile non pas pour le convaincre de la véracité des faits, mais plutôt pour l'amener à mieux percevoir leur signification et apprécier la solidité des «paroles qui lui ont déjà été enseignées». Je veux m'arrêter ici au verbe grec (kat-èchéô) que l'on traduit par «ont été enseignées». Le sens premier de ce verbe signifie «faire résonner un son (ècho)», «faire retentir aux oreilles», d'où «instruire de vive voix», «enseigner». Le terme «catéchèse» provient de ce verbe.

     Théophile a donc reçu une catéchèse, une instruction qui a fait résonner dans sa vie l'Évangile qui, dans un premier temps, lui avait été annoncé par les serviteurs de la Parole et qui l'avait conduit à mettre sa foi dans le Christ Jésus. Le récit évangélique que Luc destine à Théophile peut être comparé à un manuel de catéchèse où ce dernier puisera ce qu'il lui faut pour voir comment Dieu continue d'accomplir le salut dans sa vie et dans sa communauté, et donner ainsi des bases solides à sa relation vivante avec le Christ. Luc fait œuvre d'éducation à la foi et incite son cher Théophile à approfondir sa connaissance de la personne et du message du Christ.

     La catéchèse reçue par Théophile fait référence aux paroles de Jésus et à celles des apôtres que Luc présente comme les serviteurs de la Parole. Théophile est introduit dans la continuité d'une tradition où les croyants reconnaissent que Dieu a agi dans les événements racontés et qu'il a accompli la promesse faite au peuple de la première alliance. La catéchèse poursuit encore aujourd'hui le même objectif : faire résonner l'Évangile afin que, dans la foi, nous puissions chercher le sens des événements et, après discernement, prendre la décision que c'est Dieu qui a agi selon la fidélité à sa promesse. Ainsi les événements du salut réalisé par Jésus continuent d'atteindre leur pleine mesure parmi nous, dans notre vie et dans celle de nos communautés chrétiennes.

Yves Guillemette, ptre
Directeur du Centre biblique et du Site InterBible
Curé de la Paroisse Saint-Léon de Westmount
Vice-président de la Société catholique de la Bible

 

Chronique précédente :
Dans une mangeoire de Bethléem